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une vie de tto
7 octobre 2021

Revoir James Bond peut-il attendre ?

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IWAK

C'est parce que je suis FAN de l'agent le plus secret de sa majesté que je tenais à assister à la première avant-première de "No time to die" qui ne soit destinée qu'à la seule profession journalistique. Samedi soir dernier, après un marathon des quatre précédents épisodes de la franchise incarnée par Daniel Craig, il était donc temps de découvrir le nouveau James Bond, celui qui est attendu depuis le printemps 2020 et que le Covid-19 avait remisé au frigo. Voici ce qu'il faut en dire ... CQFD.

Est-ce que tout va pour le mieux dans le meilleur des Bond ? Pas vraiment.
Est-ce que le Bond court à sa perte ? Non plus.

On le sait, on l'a dit et répété : c'est le dernier de Daniel Craig et donc le dernier opus du virage opéré pour la franchise avec "Casino Royale". Le retour aux sources avec un préquel tonique avait pu décontenancer les FANS, tout le monde admet aujourd'hui que 007 soit sévèrement burné et ne fasse plus dans la dentelle en sautant d'une moto pour rejoindre un avion tout en dégustant une coupe de champagne. Surtout, la penta-série de l'époque Craig correspond à une psychologie plus appuyée du personnage dont on n'hésite plus à afficher en gros les failles béantes pour mieux remiser le sourire Colgate jadis incarné par Pierce Brosnan ou Roger Moore. Pour "No time to die" [ou "Mourir peut attendre" en VF], on allait donc devoir refermer un chapitre et cet épisode conclusif pouvait faire espérer le pire ou craindre le meilleur comme s'agissant de "Skyfall".

Le fait est que, sans rien dévoiler des 2h45 du film, "No time to die" est conclusif, assurément. Toutes les histoires parallèles ouvertes depuis "Casino Royale" sont refermées de sorte que le chapitre Craig ne fait pas que se conclure parce que son incarnation ne sera plus James Bond. C'est simple : tout trouve un terme et les FANS pourront trouver cela un peu brutal voire crépusculaire tant on s'était habitué à ce que les portes soient quasiment toutes ouvertes à la fin de chaque aventure. C'est même à la lumière de cette récurrence que les producteurs ont conçu "No time to die" comme la suite quasi directe de "Spectre". Et c'est peut-être là que cela commence à vriller : en s'inscrivant juste à la fin de "Spectre", il est à parier que l'on a chargé "No time to die" de réparer les incompréhensions de "Spectre" en faisant peser sur ses épaules le soin d'effacer ce qui n'a pas fonctionné. Sauf qu'à y ajouter le caractère conclusif obligatoire, le côté réparateur de "Spectre" et l'américanisation de la franchise qui verse de plus en plus dans les travers des "Mission : Impossible" où ça pétarade dans tous les sens pour le plus grand bonheur des carrossiers du monde entier qui récupèrent des épaves inouïes, on s'y perd un peu et c'est la principale critique que l'on peut faire au vingt-cinquième James Bond : c'est trop pour un seul film.

Alors oui, le personnage de Bond est décoiffant comme si le VENTILATEUR dans les cheveux de Craig était un doux alizée, ça dégomme et part dans tous les sens. Ca part même super bien et Léa Seydoux est un peu moins quiche qu'elle ne l'était à la fin de "Spectre". Limite, cela devient digeste et, même si on a toujours du mal à croire à l'idylle entre Bond et Madeleine Swan, ça passe un peu mieux. A l'instar de "Spectre", la première partie du film est clairement rythmée, Bondesque et la construction du film est des plus classiques : un cliffhanger au début, un vilain méchant en première ligne qui n'est pas le vrai méchant tout vilain qui lui reste dans l'ombre le temps que Bond épuise ses premières cartouches. Oui, cela tournicote aussi vite que les pâles de l'indispensable VENTILATEUR de sa villa jamaïcaine et même si le retour de Blofeld est un peu paresseux voire incohérent à un moment, on jubile de l'irruption cubaine d'une nouvelle agente de la CIA toute fraiche qui sert si bien la prose Phoebe Waller-Bridge : un sacré coup de vent frais qui laisse des traces dans la moiteur de La Havane.

Ensuite, on s'expose à quelques longueurs et, surtout, un second film est entamé dans le premier lorsque Bond apprend le scoop de sa vie [environ une heure avant la fin]. Là, le FAN que je suis a quand même un peu de mal à recoller les morceaux avec les fondamentaux de Ian Flemming, ce qui attaque un peu plus encore la carcasse de l'agent secret le plus célèbre du monde. Pour autant, à la question de savoir s'il faut aller voir le dernier James Bond, la réponse est indubitablement oui parce que c'est vraiment du grand spectacle comme on l'attend quand bien même on aurait aimé que Rami Malek [Safin] soit un tantinet plus sadique et méchant plutôt que de donner, parfois, l'impression qu'il est sous Tranxène ou qu'il se perd dans une bluette platonique à laquelle on croit mal, quand bien même la fin ne finit pas de me laisser perplexe, quand bien même les pistes lancées pur la suite de la franchise apparaissent toutes comme des impasses évidentes et surtout quand bien même l'ironie et le côté champagne finissent un peu par manquer. Oui, il faut se le dire : "No time to die" est meilleur que "Spectre" mais pas franchement au niveau de l'inatteignable "Skyfall". Oui, quand on est FAN, on sort tout de même ravi d'en avoir pris autant plein les yeux ... avec le sentiment malgré tout qu'une page vient de se tourner et que les Bond d'antan auront toujours un charme indubitable qui plaît tant, peut-être parce que Bond était moins cérébral et finalement plus secret.

Tto, extra FAN de 007

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