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une vie de tto
7 février 2020

La règle du Je

La règle du je

Je suis le premier à le dire : j'étale, je dégouline de considérations personnelles, d'un égo qui m'est propre et même de tout un tas de considérations qui n'intéressent que moi la plupart du temps. Le parti pris pris ici est finalement invariablement le même et se résume assez bien au travers de la maxime que José Artur avait faite sienne : "Parlons de moi, y a que ça qui m'intéresse".

Outre le fait que je sois un sujet d'un intérêt évident, renforcé par les vicissitudes d'une vie qui interloque lorsque j'en raconte quelques bribes [et oui, qui m'autorise, la plupart du temps à avoir un avis sur des choses dont les rageux objectent que je n'y connais rien], j'ai eu tendance par le passé à me perdre dans d'autres considérations, plus sociétales, plus éditoriales [que je ne m'interdis pas franchement mais qui sont moins fréquentes] pour revenir il y a quelques années vers une production plus nombriliste, plus égocentrée, plus éclairante s'agissant de ce qui amène certains et certaines à trouver un peu d'intérêt à venir me voir régulièrement voire quotidiennement.

Cette réorientation annoncée et réalisée a permis de recentrer le propos, de l'incarner [là où le billet d'humeur sur la société est plus difficile à cerner], de proposer un exercice d'appropriation plus ou moins relatif mais qui a le mérite d'être concernant pour autant que nous partagions quelque chose. C'est toute la différence avec les narcissismes twitteriens ou instagramesques [dans lesquels je verse parfois] : je te gave de mon "Je" parfois jusqu'à t'en écoeurer, parfois jusqu'à t'exaspérer, parfois jusqu'à te faire partir mais c'est ainsi, c'est mon parti pris et j'essaye néanmoins de te faire comprendre qu'on peut s'arrêter à l'image d'Epinal que renvoient mes écrits ou certaines postures. On a également le choix d'aller plus loin, d'éviter de me prendre pour un odieux bourgeois infatué, un affreux suffisant rempli de lui-même, un "connard de droite qui ne comprend rien aux malheurs des modestes", un "sale homophobe qu'on devrait brûler" parce que je conchie la culture du "lobby" ou de la communauté qui distribue ses obligeances au gré des intérêts de certains, un "allumeur pourri qui joue avec les sentiments des autres" alors que je ne cesse de dire que je n'écris pas pour draguer ou coucher, un "profiteur qui est un fils de pute" parce que j'ai assené quelques vérités, etc ... Oui oui, je reçois des mots fleuris et printaniers ... l'essentiel est de ne jamais laisser indifférent. Je suis servi ...

Or donc, si j'ai toujours fait le choix de ne pas jouer un personnage différent de celui que je suis au quotidien [en m'arrangeant parfois avec quelques réalités ou en polissant quelques angles dont le caractère aigü ne serait pas compris de tous], il en résulte que mon "Je" ne plaît pas aux mauvais joueurs, ceux qui se pensaient autorisés à m'utiliser. Cette semaine, j'ai déjà écrit sur les différends que j'ai pu nourir avec ceux que j'ai décidé de laisser sur le côté de la route, par choix assumé. Pour répondre à un message qui m'a demandé pourquoi je n'avais pas eu "les couilles de balancer des noms", je ne suis pas de ceux qui règlent leurs problèmes en public en donnant des noms qui soient de nature à victimiser et me faire passer davantage pour un affreux. Ceux qui étaient visés ont tout pour se reconnaître, ceux qui n'ont pas compris ne méritent carrément pas que je perde davantage de temps à leur expliquer ce qu'ils refusent de voir. Pourquoi ne pas tout dire ? Mais parce que cela me résume totalement : crois-tu vraiment que je te dise tout ici quand je parle de quelque chose qui me touche ? As-tu la naïveté d'imaginer que ma vie se résume à ce que tu peux lire ici ? La règle du jeu est que je choisis ce qui est divulgué et je garde pour moi [et ceux avec lesquels je le partage] ce qui a vocation à rester secret et dissimulé. Je n'en ai pas honte, je te rappelle que ce blog ne s'appelle pas "LA VIE DE TTO" mais "UNE VIE DE TTO", le hasard n'y étant pour rien.

Au delà de la boursouflure de nombril à laquelle on me résume, tel est donc l'axiome qui guide tout ce qui est publié. Et si je ne le fais pas pour cela, je m'amuse à suivre de loin l'impact de ma production [au point même d'étudier très clairement les façons de la diversifier sans jamais sacrifier l'écriture quotidienne fondamentale]. C'est pour cela que je te parle régulièrement des audiences. Et finalement, tout insupportable que je sois [et je ne dis pas cela pour que tu te fendes d'un commentaire où tu écriras qu'évidemment je ne le suis pas du tout et que je suis super adorable], force est de constater que mes contempteurs n'ont pas réussi à dégoûter tout le monde. Le mois de janvier qui s'est achevé est marqué par un niveau record d'audience pour un mois de janvier. C'est simple, hors les doubles visites quotidiennes, tous les voyants sont au vert et Janvier 2020 signe le record historique d'audience pour un mois de janvier, avec une jolie progression mensuelle de 28% d'un mois sur l'autre. Ce démarrage en fanfare, s'il est confirmé, pourrait permettre de faire de 2020 l'année des records avec une progression linéarisée d'un tiers de l'audience. 

AUDIENCES JANVIER 2020

Oh je sais bien que tu vas me dire que cela ne veut rien dire ... qu'il serait plus exact de donner le nombre de lecteurs du mois de janvier ou que sais-je encore. Là encore, la règle du "Je", c'est que je suis le seul [et Zolimari aussi] à savoir combien de gens viennent lire mes bêtises tous les jours. Je suis si horrible que ça continue d'augmenter et, si cela peut te rassurer, cela ne me fait pas davantage bander : je ne mesure pas ainsi mon ego et la taille de ma fierté ne se confond pas avec celle de mon bambou magique qui grossirait davantage à mesure qu'on le flatte. Ceux qui croient encore que j'écris pour qu'on m'aime n'ont vraiment rien compris et feraient mieux de croiser un miroir parce qu'ils ont des choses à régler avec eux-mêmes. Je ne fais que te raconter ma vie dont je suis persuadé qu'elle a un intérêt résidant dans une forme de "Je".

Tto, ego

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