Qui a remis 100 francs dans le nourrain ?

La semaine fut presque comme une semaine de lancement de campagnes électorales, tu sais ces semaines où tout fourmille, où chacun se jette sur les micros comme un garçon ayant aspiré un peu de poppers se jetterait sur n'importe quel membre tendu vers lui dans un sauna même glauque ... et pourtant, la campagne de 2017 n'a pas commencé ... on est rassurés !

C'est d'ailleurs pour cela que, grippé et un peu cloué au fond de mon lit, je me suis décidé ce matin à ressortir des cartons, cette rubrique de feuilleton politique qui permet d'en dire juste ce qu'il faut pour suivre le charivari ambiant afin, également, de n'en manquer aucune miette !

On devait s'en douter à la lumière de l'interview donnée par Roland Dumas chez Jean-Jacques Bourdin, la semaine serait riche. L'ancien ministre mitterrandien a tenté de fusiller l'actuel Premier Ministre en mettant en cause le judaïsme militant de son épouse Anne Gravoin. Évidemment, tout le monde lui est tombé dessus en oubliant quand même que l'intervieweur [dont on a déjà parlé ici] n'y est pas pour rien à telle enseigne que c'est lui-même qui prononce les mots que l'on attribue à Roland Dumas étant précisé que Dumas a acquiescé. Voilà donc qui sonnait le départ d'une bien belle semaine pour Manuel Valls, attaqué par un socialiste historique. Le seul souci, c'est que Roland Dumas est loin d'être un mauvais et que cette prise de position, que certains mettent sur le compte d'un âge avancé, va encore alimenter les délires complotistes de ceux qui jouissent à l'idée que le gouvernement puisse tomber.

Et puis est arrivé mercredi où, dans la panique d'un vote trop serré du fait d'un chantage des frondeurs socialistes qui se comportent de plus en plus comme des poulets qui courent de façon déraisonnée comme si on leur avait coupé la tête dans la basse-cour, Manuel Valls et François Hollande ont dégainé le fameux article 49.3 permettant un vote bloqué. Que n'a-t-on pas entendu sur l'affaire !! Un aveu de faiblesse, un reniement, un manque de sang-froid jusqu'au déni de débat parlementaire ... Sauf que l'article 49.3 est un texte constitutionnel, qu'il est l'oeuvre de Michel Debré et du Général de Gaulle pour combattre le blocage d'un parlementarisme qui fit trop de dégâts pendant la IVème République et que l'on serait bien inspiré de ne pas trouver dans cette habileté constitutionnelle ce qui ne s'y trouve pas. Certes, il eût été moins esquintant pour Emmanuel Macron que son texte passa de façon plus glorieuse, mais qu'importe puisque la finalité est atteinte, ce d'autant que le texte n'est pas la loi du siècle comme le rappelait précisément François Hollande. Au final, voilà donc des frondeurs gavés d'illusions par Aubry et les quelques siens qui restent, qui ont encore une fois gaspillé une bonne occasion de se taire et démontré avec ridicule tout l'incomfort de leurs positions opportunistes puisqu'ils n'ont pas jugé nécessaire de voter la censure jeudi soir alors qu'ils conspuent l'action de ce gouvernement, démontrant ainsi qu'ils sont plus attachés à leurs sièges et avantages parlementaires qu'à leurs convictions. Si ce gouvernement est si calamiteux, pourquoi n'en votent-ils pas la censure ? Si François Hollande est si menteur, pourquoi n'en tirent-ils pas toutes les conséquences ? Les ors de la République calment si promptement quand on a piqué sa petite colère ridicule ...

Et puis hier, Europe 1 a eu la bonne idée de convier au petit déjeuner Nicolas Sarkozy pour savoir ce que l'ancien locataire de l'Elysée pense de tout cela, mais quelle est son opinion aussi ses militant qui sont de plus en plus attirés par Marine le Pen, et pourquoi il fait des voyages qui intéressent la justice et si ses conférences du lundi n'entrent parfois pas trop en collision avec le calendrier de son parti. Bon alors ... je le reconnais, j'avais de la fièvre, j'étais déjà sous l'emprise du microbe et je me demande si ce que j'ai entendu est bien ce qui a été diffusé tant j'ai eu l'impression de réentendre le Naboléon de 2012 qui nous explique qu'il est le rempart contre le chaos, que rien de ce dont on l'accuse n'est fondé, que gagner sa vie est louable puisqu'il paye des impôts et que s'agissant du Front National, aucun compromis ne sera possible. La charge principale fut réservée au Président Hollande [ce qui me fit comprendre qu'Europe 1 n'avait pas rediffusé l'interview de 2012] qu'il a vigoureusement traité de menteur ... c'est quand même le camembert quasi liquide qui explique au Munster qu'il pue tant Naboléon n'a cessé d'enfiler les mensonges sur son bilan comme des perles pour un collier à Carlita ... Bref, c'est très rassurant pour François Hollande, Sarkozy n'a pas changé d'un micron et n'a pas toujours pas compris pourquoi il s'est fait viré en 2012. Mais on a appris que sa candidature en 2017 n'était "pas obligatoire" ... Ouf, on est rassurés là encore même si je te rappelle qu'il avait promis qu'en cas de défaite en 2012, il ne reviendrait pas en politique. Ouais ouais ouais, on est juste un peu rassurés alors ...

A côté de cela, Libération débusque des éléments au sujet du financement curieux du Front National ...

Tto, qui trouve que ça commence fort cette campagne 2017