A part ça, tout irait presque bien
Des fois, je ne comprends pas ... J'ai beau essayé, écouter les bons conseils de tempérance, de tolérance autres potions miraculeuses destinées à prodiguer l'harmonie fabuleuse, il arrive que je sois impuissant.
Je la connais bien cette impasse, jonchée de fantômes et autres spectres qui m'épouvantent toujours autant, témoignant d'épreuves ayant laissé des traces sur les murs, sombre comme un crépuscule du mois de novembre sans qu'aucun espoir de lumière ne puisse venir transpercer l'étouffante torpeur glauque ambiante ... Cette impasse, c'est celle dans laquelle je suis, trop souvent.
On m'a dit "sois moins arrogant", "dis plus les choses", "essaye de comprendre", "ne sois pas trop exigeant", "prends du recul" ... J'ai fait tout ça mais au final, j'ai plutôt l'impression que tout cela n'est qu'une solution d'attente, une procrastination déguisée, un évitement, une esquive. Or, j'attends trop ... dans tous les sens du terme d'ailleurs.
J'attends trop tout le monde ... Le stand-by me tue à petits feux à mesure que je ne l'envisage que comme une patience qui est exigée de moi, pour tout, en tout. Faut attendre machin, faut attendre que bidule se décide ... Et moi, pendant ce temps là, je tourne en rond, dans l'attente et la frustration. D'ordinaire patient, je pense que mon capital patience s'épuise sans qu'on ne s'imagine qu'il faille, un tant soit peu, le reconstruire et m'aider à cela.
J'attends trop de tout le monde ... C'est con mais voila. Je donne beaucoup, j'essaye de faire au mieux et d'anticiper au maximum en constatant avec tristesse que cela m'est propre et qu'à l'inverse, il y a des choses toutes simples pour lesquelles je n'existe pas. J'ai compris depuis longtemps que je ne peux conditionner ma relation aux uns et aux autres à la mesure de ce que je fais moi-même tout simplement parce que nul ne peut être engagé selon ce que je décide unilatéralement. Mais voila ... Il m'arrive d'exprimer [si si, ça arrive des fois] un besoin. Bien que je n'aime pas quémander, je cède parfois à cette facilité et force est de constater que l'on m'oppose une vague attention mais rien qui ne réponde audit besoin.
C'est triste hein ? Hier soir, sous ma douche, tandis que je me savonnais et que je constatais que mon corps était décidément fiévreux, je me suis dit que Zolimari aurait pu hier me parler de ce qu'il a dans la tête plutôt que de me laisser sur le bas côté de sa vie à l'heure où il fait des choix structurants, qu'un bisou ou rien qu'une petite marque d'affection m'aurait rempli le coeur, qu'il n'avait même pas remarqué que je m'étais défoncé sur tout le ménage dans la maison qui était nickel, qu'il devrait comprendre que je suis terrorisé de le voir revenir vers des schémas passés dont je connais très bien l'issue et la place qui m'est réservée. Oui, hier soir, j'ai été seul et confronté à ma solitude passée depuis un an que son boulot est dévorrant, présente et future. Hier soir, j'ai eu peur de devoir encore attendre, l'attendre.
Mais ce n'est pas grave hein. Il parait que je suis grand ... Le fait est que je n'en suis pas si sur.
Tto, Quechua