Y a un os Tto !
"Bon alors, qu'est ce qui vous arrive ? Racontez moi depuis la dernière fois ..."
Hier soir, je suis retourné voir mon ostéo ... et je n'ai pas été déçu du voyage. Lui non plus d'ailleurs ...
- Bah ... comment vous dire ... j'aurais du venir vous voir depuis longtemps que ça ne va pas mais je pensais que j'allais y arriver sauf que là, c'est de pire en pire et que je ne m'en sors pas ... et providentiellement, heureusement qu'on se voit ce soir parce que je sens que mon corps est entrain de me lâcher un peu ...
- Pourtant, ça allait plutôt mieux quand on s'était vu en mai dernier ... On va parler de votre corps mais qu'est ce qui ne va pas ?
- Bah ... j'ai changé de travail parce que ce n'était plus possible de continuer davantage. Donc oui, ça allait bien en mai dernier, j'avais de nouvelles perspectives, des envies dans tous les sens, le meilleur était devant. Et puis ben ... c'est finalement tout le contraire puisque j'ai changé pour mieux et c'est finalement pire. Tous les jours, je dois composer avec un boulot que je n'aime pas, une hiérarchie qui passe son temps à me détruire, une frustration permanente ... C'est simple : le lundi matin, j'attends déjà avec impatience le vendredi soir.
- Ah oui ... Mais pourquoi ça se passe comme ça ?
- Parce qu'on m'a menti, parce qu'on me fait des reproches personnels qui, au regard de mon expérience et de ce que je sais faire, n'ont pas forcément lieu d'être, parce que les seuls avantages que je tire de mon boulot c'est d'être mieux payé et de bosser dans Paris, parce que j'ai envie d'apporter mieux et qu'on ne me le permet pas pour préserver les conservatismes.
- Vous pensez que vous êtes adaptable ?
- Franchement oui. Je pense être capable de travailler avec à peu près tout le monde, pour tout le monde. J'ai un travail qui m'oblige à trouver des solutions à des milliers de problèmes donc dialoguer avec des gens très différents. Adaptable je le suis pour autant que l'on me respecte et que je m'y retrouve. Or, là, je suis perdu, je subis tout et en plus je rentre chez moi tous les soirs totalement abattu et ravagé ... Les anglais disent "devastated", je crois que c'est exactement ça. Je suis en ce moment en résistance, et ce depuis 6 mois, et je crois que les remparts vont céder.
- C'est du harcèlement en fait ...
- Précisément. Quand on vous reproche de prendre trop de temps pour déjeuner alors que je déjeune en 15 minutes chrono, on vous admoneste parce que votre bureau n'est pas rangé, qu'on vous met en cause parce que vous n'avez pas mis de post-it sur des dossiers pour bien mettre en évidence le fait que vous avez lu ... oui, je pense que le procès permanent tous les 2 jours avec réquisitoire qui appuie sur des points personnels, ça s'appelle du harcèlement.
- Déshabillez-vous s'il vous plait ...
[Je me mets alors en sous-vêtement, comme d'habitude et mon ostéo reprend.]
- Ah oui ... Vous n'êtes pas du tout dans le même état que la dernière fois !
- C'est à dire ?
- Vos tissus sont saturés, ça se voit.
- Oui j'ai grossi ...
- Pas seulement. Que vous ayez grossi, ce n'est pas le problème si je puis me permettre. C'est que vous êtes, de l'extérieur, très en souffrance. Vous me parliez de votre corps ... Qu'est ce qui se passe ?
- Oh c'est simple : je dors très mal, j'ai très mal au dos et là, je sens que mon nerf sciatique se réveille pour me coller sur mon divan pendant plusieurs jours dans pas très longtemps.
- Vous êtes ... hum ... Laissez-moi vous poser une question : est-ce que vous lâchez prise à un moment ?
- Honnêtement non. Tout est un problème en ce moment.
- Tto, c'est ce que je lis sur votre corps. Vous aviez déjà grossi la dernière fois mais votre peau ne témoignait pas de cette tension. Là, je vais vous le dire franchement ... vous êtes mal, très mal presque. On va voir quand vous allez vous allonger et que je vais vous toucher mais je crois que vous êtes en très grande colère et que vous la retournez contre vous, elle reste à l'intérieur. La dernière fois aussi vous étiez en colère mais là, ça prend des proportions presque physiologiques.
- Ah ...
- Regardez ... la dernière fois, quand vous vous étiez déshabillé, vous aviez rangé vos vêtements, je m'en souviens très bien. Là, vous les avez jeté. Vous allez mal, c'est clair ...
La séance a duré une heure ... une heure au cours de laquelle, il m'a calmé, il m'a rééquilibré, il m'a expliqué qu'il fallait qu'on trouve une façon de faire en sorte de gérer cette tension que j'accumule jusqu'à l'excès. Il m'a fait comprendre que je suis une cocotte-minute dans laquelle plus aucune pression ne peut rentrer. Or, c'est ce qui menace en permanence d'arriver. Il m'a demandé pourquoi j'avais grossi, je lui ai expliqué que j'avais besoin de sucré en ce moment. Il m'a demandé comment je résolvais les conflits, je lui ai répondu que je disais à mots couverts les choses pour essayer de composer un peu.
A la fin, je me suis rhabillé et il a fait le point en me conseillant de prendre des gouttes d'extraits végétaux [c'est sa façon de gérer]. Pour cela, il m'a présenté 6 cartes avec des fleurs et m'a demandé d'en choisir 3. De façon surprenante, j'ai choisi la même que la dernière fois, celle de la colère.
- Vous voyez, c'est pas terminé cette histoire. Faut vraiment la sortir cette colère.
- Mais je fais quoi pour ça ... Vous m'aviez dit "il faut la descendre sur le ventre cette colère" et c'est ce que j'ai fait. Faut faire du sport ?
- Oui et non. Vous ne l'avez pas fait et le sport n'est pas forcément le remède. Faut vous faire plaisir, il faut vous évader. Vous faites quoi ?
- J'écris ...
- Et bien continuez ... continuez parce que c'est ce qui vous sauve aujourd'hui ...
Et puis j'ai choisi la plante qui parle du besoin de rayonnement et charisme parce qu'à l'évidence, j'en manquerai de cette reconnaissance. Et puis, j'ai choisi la plante de l'extériorisation de la colère ...
- Bon ... faut que vous teniez le coup. Je ne vous cache pas qu'on va se revoir vite. On ne va pas attendre 6 mois. Je vous revois dans 3 semaines !
Je suis sorti de chez lui, il pleuvait mais j'étais content. Content d'avoir pu lui parler de choses que je n'arrive à dire qu'à Zolimari, content que je prenne la distance qui permet justement d'en parler sans pour autant que cela me crucifie. Quand il m'a retrouvé au Monop, Zolimari m'a tout de suite dit : "Oh la la, tu as l'air apaisé !!!". En effet ... j'ai commandé toutes mes plantes ce matin mais c'est bien ce que je pensais : c'est loin d'être très brillant tout ça.
Tto, recovery
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