Quand la réalité dépasse l'infection
Quand tu travailles avec moi, il m'a souvent été expliqué qu'il fallait avoir des nerfs d'acier. C'est sympa mais quand même ...
Je t'ai déjà raconté [ici] mon fabuleux concours de défonçage de porte ou de dégondage de porte. Je suis unanimement connu pour ça, certains esprits malins guettant clairement que je m'écrase comme une merde sur une porte fermée à clefs lorsque, tel Gengis Khan, j'entreprends de l'ouvrir avec une rare sauvagerie.
Avec toute l'estime que je me porte, il y a peu, je me suis dit que j'exagérais un peu.
Je croise dans les couloirs de la World Company deux espèces de choses qui ont du appartenir à ce que l'on a rassemblé sous le vocable "femme". Biologiquement, le CNRS pourrait encore arriver à démontrer que ce fut le cas mais là, clairement, faut beaucoup d'imagination. Des mochetés, j'en ai croisé dans cette boite à telle enseigne que j'avais expliqué moins d'un mois après être arrivé que décidément, s'agissant du recrutement des filles, le physique était tout sauf un critère de sélection. Pour les garçons, je suis la preuve vivante que la logique était totalement inverse !
Bref, accompagné d'un collègue avec lequel je sortais de réunion, nous croisons deux Aliens, deux choses ... celles qui auraient pu jouer, sans maquillage et sans problème, dans "La Famille Adams revient et elle n'est pas contente". The things !!!!
Je te passe évidemment le look trash qui remise Nina Haggen et Alice Cooper au rang de dandys chiquissimes ! Un caleçon en mailles qui avait du être rose mais à force de lavages [ne me demande pas à combien ... je n'en sais rien], des bottes [oui, je coince toujours autant sur les bottes] à tendance santiags avortés, un maquillage comme on n'ose plus en faire même le jour d'Halloween ... un pull épouvantable genre Maya l'Abeille écrasée ... Je lui aurais donné une pièce si je l'avais croisée dans un manège angoissant de la Foire du Trone. L'autre horreur n'était guère mieux mais bon ...
Me voyant fixer les deux affreuses qui avaient le bon goût de nous précéder afin que nous puissions observer avec quelle délicatesse elles tortillaient du croupion [sainte vision d'horreur cumulée à l'effroi que mon imagination galopante commençait à échaffauder], mon jeune collègue s'arrête un instant et alors qu'il affiche un sourire banane, il entame avec moi le dialogue suivant :
- Oh la la, tto, mais pourquoi on bosse pas dans une boite de comm' où y a plein de stagiaires mignonnes ???
- Oh tu exagères ... bon là, évidemment, c'est repoussant. Quoi que ... pour qui aurait l'esprit perverti par un brin de masochisme décadent ... Mais oui, on a là la traduction de ce que l'on appelle des tue-l'amour !
[Il explose de rire]
- Tto, t'as raison ... même avec toute la volonté du monde ...
- Ben là, l'alternative c'est plus la peste ou le choléra ... vu que c'est du 2 en 1 !!!
- Rhoo t'es dur ...
- Mais non mais regarde ... Décemment, c'est pas possible ! On devrait avoir des allègements de charges sociales pour ça ...
- Arrête ...
Craignant qu'elles se retournent, mon jeune collègue me supplia de stopper là ... les deux Miss [im-]Monde ont tourné à gauche, sont rentrées dans leur bureau dont elles ont clos la porte ... et j'ai ponctué le fatal défilé des donzelles décaties par un terrible ...
- Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles n'inspirent pas le sexe !
Alors, mon co-adjuteur s'est effondré de rire, n'en pouvant plus. M'enfin, quand même ... des fois, j'ai vraiment l'impression qu'on fait de l'humanitaire dans cette boite !
Tto, un peu caustique