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une vie de tto
21 janvier 2007

La première fois que ... j'ai été prof (1/2)

1ERE_FOISJ'étais avec K et C ce soir là, dans une de mes cantines préférées ... la crêperie où j'avais eu des discussions intenses, passionnées, désespérantes, curieuses, éprouvantes ... bref, ma cantine quoi ! A l'époque, foin de téléphone portable ... je n'avais cette laisse électronique qui aurait permis de me joindre directement et d'éviter qu'il arrive ce qui arriva ce mardi soir de septembre.

J'allais entamer ma crêpe savoyarde avec plein de calories, j'essayais de parler anglais avec C (le mari de K) juste histoire qu'il ne se sente pas trop seul ni isolé dans cette discussion d'adolescents. Et là ...

... la porte du resto s'ouvre et je vois mon frère qui débarque, me cherchant du regard, agité comme un mec qui aurait une anguille dans son slip. Il s'adresse à moi :
- Oh la la, tto, t'as reçu un coup de téléphone ...
- Oui ? C'est qui ?
- Faut que tu viennes tout de suite voir Maman qui est dans la voiture, c'est elle qui a répondu ...
- Mais attends, c'est grave ou quoi ?
- Non, mais faut que tu viennes ...

Je me lève, [et je te bouscule, tu ne te réveilles pas ... comme d'habitude !] je rompts le silence qui s'est installé à table depuis l'arrivée de mon cadet ... chacun ne sentant pas vraiment comment prendre les choses ... en disant : "Bougez pas, je reviens tout de suite." [Il faut vous dire que je fais ça très bien, ouais ouais]

Je sors du resto, ma mère m'attend effectivement dans la voiture et me dit :
- Tu viens de recevoir un coup de téléphone d'un prof
- Un prof ????
- Ben oui, il m'a laissé son numéro personnel, il faudrait que tu le rappelles très vite, il veut absolument te parler ce soir.
- Oui mais là, je suis avec des amis et c'est pas possible, tu comprends ...
- Je lui ai dit que tu étais sorti mais que tu rentrerais vers 22h/22h30 ...
- Ok, j'essayerai
- Ah non, il le faut. Tu te rends compte, s'il rappelle et que t'es pas là, je lui dis quoi moi ??
- D'accord, je serai là. Mais il t'a dit pourquoi il voulait me parler ?
- Il veut que tu fasses des cours avec lui en fac.
- M ... M ... Moi ???
- Allez, retourne vite manger, et ne tarde pas trop.

Je reviens devant mon assiette et j'éclate de rire ... ce qui rassure tout le monde. Une sorte de chappe de plomb s'évanouit d'un coup de façon à ce que la bonne humeur générale reprenne ses droits immédiatement. J'avise mes comparses de ce qui se passe. Eclats de rire généraux, questions qui fusent du style "Oh la la, tu vas vraiment être prof ?" "Ca te fait pas peur ?" " Mais comment tu vas faire ?", considérations plus ou moins aimables du genre "Oh les pauvres momes, tu vas les démolir" "De toute façon, t'es trop con, ils vont en baver", etc ...

Je rentre chez moi vers 22h15 et je me prends mon téléphone pour appeler celui qui a fait vriller toute la soirée et celui dont nous avons tous parlé en faisant des films qu'Hollywood n'aurait pas renié pour un dollar.
- Bonsoir Monsieur, je suis tto, vous avez essayé de me joindre en début de soirée
- Ah, enfin, bonsoir ... excusez-moi trente secondes, je prends mon autre téléphone ...
(silence puis bruits divers et variés me laissant à penser que ce prof ne vit pas forcément dans un appartement très rangé)
- Ca y est, j'ai le bon téléphone, me dit-il, on va pouvoir causer un peu plus
- Entendu ...
- Bon, j'ai besoin de vous voir, il faut que je vous parle. Mademoiselle LAFORME [ma prof d'Histoire du Droit pénal qui voulait à l'origine me prendre dans son équipe pédagogique ... mais faudra que je vous raconte ça aussi] m'a dit que vous étiez un très bon étudiant et que vous souhaiteriez donner des cours. Je cherche quelqu'un comme vous m'aider à monter mes cours de première année. Il faut qu'on se rencontre. Je tiens à vous dire que c'est pour aller enseigner à Cergy. Vous connaissez ?
- Euh, Cergy ? Non [Je ne savais même pas qu'on avait fait une fac de droit là bas ... mais on en apprend tous les jours], mais ce n'est pas grave, je m'enchante à l'idée d'y aller ...
- Bon, tant mieux ... le plus simple, c'est que l'on se voie, que vous me disiez si ça vous va et qu'on commence vite ... c'est pour la semaine prochaine, je vous préviens. On peut se voir demain après-midi à Cergy ?
- De ... demain après-midi ? Mais bien sur ... votre heure sera la mienne.
- Disons 15 heures ... je vous attends. A demain.

J'y fus, nous discutâmes, nous évoquâmes mes craintes de n'avoir jamais fait ce qu'il attendait de moi, il me rassura, me montra ce qu'il attendait de moi, nous nous accordâmes [j'adoooore utiliser le passé simple sur le pluriel ... c'est très smart, très cher(e)] sur les horaires et les cadences, sur ce qu'il attendait de moi bref ... une heure trente de discussion au terme de laquelle j'ai évidemment réservé mon accord définitif à un délai de réflexion de 24 heures [ben hé, c'est pas moi qui ait le plus besoin ... donc j'en profite un peu quand même ...]. Le jeudi soir, après en avoir parlé à gauche et à droite, j'ai confirmé mon arrivée ... Rendez-vous le mercredi matin suivant à 8h du mat' à Cergy pour le grand saut !

La première séance d'un semestre, c'est simple : c'est la prise de contact. Je me suis mis dans le crane de jouer le pénible de base qui donne ses règles ... J'arrive à 7h40 à la gare de Cergy [j'étais parti à 6h10 de chez moi ... le vrai bonheur, c'est ça] ... j'arpente vers la salle de mon cours ... j'aurai la même toute la matinée ... euh oui, j'ai oublié de vous dire que je suis tout seul à me prendre le cours en question et que j'ai 4 groupes de 35 étudiants tous concentrés dans la même journée [ben oui, je vais pas me taper ce périple deux fois par semaine quand même ...]. Je pose mes affaires et ...

To be continued

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