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une vie de tto
10 juin 2021

What is happening in France ?

France 2021

C'est par ces mots traduisant l'incrédulité et une forme d'effroi que les chaînes américaines ont évoqué l'agression du Président de la République mardi. Les mêmes qui hurlent aux cabales honteuses et à la dictature de l'Etat profond aux mains du capitalisme sournois quand il s'agit de ramener Jean-Luc Mélenchon à la factiosité de ses propos fangeux lèvent les yeux au ciel en expliquant que ce n'est qu'une gifle. N'empêche ... le symbole est lourd et on peut effectivement rejoindre les journalistes américains encore traumatisés par la journée du 6 janvier .. mais que se passe-t-il dans ce pays ?

La fièvre est donc telle que :
- des journalistes se font agresser par un chanteur has-been qui n'a plus que l'outrance et la stupidité de ses propos pour exister et feint, là, de ne pas supporter que le regard des caméras se posent sur sa plastique décatie ;
- un "humoriste" en perte de vitesse accumule les outrances et les propos complotistes à base de "couilles", "bite" et autres jurons, persuadé que son délire psychotique vaut toutes les argumentations ;
- un numéro 2 du premier parti d'opposition parlementaire appelle à mettre en place une juridiction d'exception privant d'appel les décisions privatives de liberté au motif qu'il rendre les choses plus efficaces ;
- un polémiste d'extrême-droite loue les positions d'un Youtubeur extrémiste qui fait mine d'exécuter un militant d'extrême-gauche pour montrer comment redresser le pays qui aurait besoin d'une dictature à la Franco ... ledit polémiste expliquant que c'était de l'humour et finalement l'esprit Canal ;
- un candidat déclaré à l'élection présidentielle s'autorise à dire que l'on organiserait des attaques terroristes juste avant les élections pour en affecter le résultat, que la panne sur les numéros d'urgence de la semaine dernière est une manœuvre pour les privatiser, après avoir loué les actes de résistances de Didier Raoult dont on sait ce qu'ils sont désormais
- ....
Je continue ?

Non parce que franchement, on verrait ça dans un pays d'Amérique du Sud, on prendrait toute la suffisance dont le français moyen [donc médiocre] est capable pour en rigoler et se dire qu'heureusement le pays des Droits de l'Homme est bien au dessus de tout ça.
Réveille-toi lecteur ... cela se passe chez toi, ici même ... dans ce pays où les gens sont si malheureux alors qu'ils vivent au paradis. C'est dans ce pays où l'on creuse les déficits à longueur de temps pour offrir aux uns et autres les moyens de vivre [certes imparfaitement aux yeux des premiers concernés] et, en l'occurrence, de passer le cap de la pandémie en offrant gratuitement les tests et vaccins ce qui n'est pas franchement la règle partout même en Europe. Ce pays, dont les rageux se répandent partout où ils peuvent pour le conspuer et expliquer qu'il s'ait d'une dictature tantôt sanitaire tantôt politique, va donc très mal parce qu'il ne parvient pas à digérer les Bigard, Lalanne, Mélenchon, Le Pen, Zemmour, Peltier, Bardella et autres Odoul et consorts comme autant d'aigreurs et de scories nées d'une déliquescence de l'exigence intellectuelle et d'un affaissement des principes démocratiques.

Chaque époque a connu ses petits épiciers du complot, ses droguistes de la nostalgie idéalisée ou ses concierges du fantasme. Depuis qu'ils ont imaginé renverser ceux qui avaient le pouvoir, ces ambitieux qui ne cultivent l'indignation qu'à des fins strictement personnelles ont démontré que tout cela ne s'élimine finalement que d'une façon : une crise d'autorité. Des jacqueries de l'Ancien Régime au Boulangisme, en passant par tous les mouvements d'insurrection populaire comme la Commune dont on célèbre les 150 ans cette année, tout s'est toujours soldé par un raidissement assez violent.
Le sachant parfaitement, les mouvements d'ultra droite et d'ultra gauche attisent les braises d'un foyer dont l'éruptivité a déjà donné des sueurs froides lors des manifestations des "gilets jaunes" largement récupérées par les extrêmes et les groupuscules séditieux. C'est cette confrontation qui est en germes ... la gifle administrée par un militant que l'on dit royaliste ou extrémiste  parce qu'il a hurlé "Montjoie Saint Denis" en référence au cri de guerre capétien prononcé au XIIème siècle lorsqu'il fut question de ressouder le royaume de France qui partait en lambeaux. Pour sûr, c'est un marqueur de l'extrême-droite, de l'Action Française et du courant Maurassien qui n'a jamais brillé autrement que par les délires et les voies de fait confinant à la délinquance banale d'hystériques noyés dans l'alcool et les vapeurs d'un culte monarchiste d'un autre temps.

La loupe que l'on met sur les troubadours du cataclysme national qui ne rêvent que de renverser un régime qui les nourrit bien est complice et il n'est pas nécessaire ici de parler du dévoiement des antennes du Groupe Canal+ avec son mégaphone C-News et rappeler les ravages pestilentiels que Fox News produisit outre-Atlantique. Dire que l'on ne savait pas sera bien vain.
La convulsion insurrectionnelle actuelle ne peut donc qu'inquiéter oui, surtout quand on envisage la hauteur des propositions faisant face à ce marais boueux de la pensée, allant même jusqu'à oindre Marine Le Pen d'une respectabilité providentielle qu'elle n'espérait plus à ce point. Continuons donc de tendre des micros à l'aviné Jean-Marie Bigard qui éructe chaque mot comme s'il s'agissait de pets fétides. Mettons en image les antivax et les illuminés auréolés d'une pseudo-caution scientifique par Alexandra Henrion-Caude qui laisse expliquer dans les rassemblements qu'elle organise que la campagne de vaccination actuelle serait une entreprise nazie qui viserait à l'Holocauste ! Imaginons aussi, comme Jean-Luc Mélenchon semble aimer le faire, que la gifle fait partie d'un complot fomenté par les puissances occultes du pays pour priver le peuple de son expression souveraine. Oui oui, allez-y et déroulez donc le tapis rouge aux théories fratricides qui se répandent comme une logorrhée infâme teintée d'islamophobie, de racisme, d'homophobie et de relents nauséabonds d'un système vermoulu qui appartient plus à l'histoire honteuse qu'à l'espoir et au futur ...
Finalement, sans en avoir l'air, la France est en train de choisir son camp : celui de l'affrontement. Les caciques du grand soir se frottent les mains puisqu'ils serinent depuis des années que la cocotte minute va exploser et qu'on n'a jamais gagné de luttes en offrant des fleurs. C'est un choix de société, c'est une trajectoire dans laquelle je ne me reconnais pas mais, découragé, je vois bien qu'il est le fait majoritaire [de ceux qui auront choisi de ne pas résister à de telles aversions] désormais. Puisque tout se vaut, la guerre civile a donc autant d'attraits que la coexistence démocratique.

Les ténèbres s'ouvrent, n'ayez pas peur du noir. Il est probable qu'il sera terrible ... manifestement, certains le préfèrent à la lumière et ne se privent pas de le dire.

Tto, expectatif mais sans grand espoir

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Commentaires
J
*blanqué", décidément...
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J
*blaqué leur argent en Suisse" et pas manqué.
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J
Les réseaux sociaux n'existaient pas, mais les bars et les cafés en tenaient lieu. La fin des années 70 a été très violente, même plus à certains égards. Des hommes, des femmes, avec toute l'énergie du désespoir, se battaient dans les rues pour leur emploi, parfois violemment, tandis que les mines du Nord et de Lorraine fermaient, que la sidérurgie sombrait et que de nombreux pans de l'industrie textile et de quelques autres étaient voués à un déclin et à une disparition irrémédiable. Les piquets de grèves étaient légion. Les assassinats politiques aussi sans que l'on sache toujours qui en avaient été les vrais commanditaires: Fontanet, de Broglie, Boulin... Personne n'a pu oublier non plus, ni l'assassinat d'Aldo Moro, en Italie, ni l'enlèvement du baron Empain dont les ravisseurs sectionnèrent une partie de l'auriculaire en accompagnement de leur demande de rançon, sans parler des nervis de la CFT, syndicat patronal maison de chez Citroën, venant abattre Pierre Maître devant un piquet de grève devant les portes d'une usine dont le propriétaire n'était autre qu'un des ministres de Giscard, le dénommé Maurice Papon. Déjà, la France était en quasi-guerre civile et les résultats des présidentielles de 1974 et 1981, témoignent de cette France coupée en quasi-parts égales et se regardant en chien de faïence. La légende des chars soviétiques sur les Champs en cas d'élection de Mitterrand ne l'a pas été pour tous, certains y croyaient dur comme fer et j'en connais plus d'un qui ont, à cette époque, manqué leur argent en Suisse par crainte de l'arrivée d'un socialiste au pouvoir. L'eau a coulé sous les ponts, le temps a passé, on a oublié.
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