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une vie de tto
2 mars 2021

La caste sidérante et sidérée, SarK-O

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fais de bouche de Chirac sont une douce comptine pour enfants au regard de la décision qui est tombée hier à l'endroit de l'ex Président de la République. Il n'est pas de secret non plus que je ne porte pas dans mon cœur celui que je n'ai eu de cesse d'appeler Naboléon pendant la durée de son mandat. Le fait est que Monsieur Sarkozy a donc fini par tomber non pas pour les affaires Clerastream ou autres barbouzeries Bettencouresques dans lesquelles son nom revenait avec insistance. Et la décision du tribunal est des plus sévères pour l'ex-premier magistrat du pays : trois ans de prison dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes".

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Pour celles et ceux qui croyaient encore qu'il pourrait prétendre à endosser encore le rôle de l'éternel sauveur d'une droite qui ne s'est toujours pas remise d'avoir été jetée en 2012 au motif qu'elle n'avait pas compris que l'arrogance et les œillades vers l'extrême-droite étaient devenues insupportables aux français qui se jetèrent par dépit dans les bras de François Hollande, la douche est froide. Glaciale même parce qu'on évoque là de la prison et les acrobaties juridiques ne sont plus de rigueur ... interjeter appel devient véritablement urgent pour bénéficier de la suspension de la peine le temps de l'examen par la Cour d'appel de Paris. C'est la première fois qu'un ancien Président de la République est condamné à de la prison ferme .., Jacques Chirac avait été condamné à deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris. M'enfin prison ... il ne faut pas exagérer : la partie ferme [1 an] est aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique. M'enfin, ça fait désordre surtout quand on exhume les tweets de Naboléon en pleine splendeur.

C'est surtout qu'on n'est qu'au début des décisions ... 
Dès le 17 mars prochain, c'est l'affaire "Bygmalion" portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012 qui revient sous les feux de la rampe judiciaire et l'on n'en peut plus des épisodes à répétition du feuilleton du financement lybien de la campagne présidentielle de 2007. Bref, c'est loin d'être fini et ce sera bien difficile de s'aligner sur la ligne de départ de 2022 pour prétendre à quelque chose avec de tels boulets. Voilà qui élague et dégage l’horizon pour Emmanuel Macron qui, utilisant les mêmes ficelles qu'en 2007, espère récupérer les orphelins de Naboléon pour consolider son socle électoral destiné à lui assurer de passer le premier tour. Il faut dire que l'alternative chez les Républicains, c'est Xavier Bertrand ou Vélarie Pécresse ... voire Bruno Retailleau. Autant dire qu'ils roulent déjà pour Emmanuel Macron directement, cela ira plus vite.

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D'ailleurs, en matière de vitesse, l'après-midi a été riche en propos faisandés de la part de ceux qui prétendent servir l'Etat dont ils ont foulé aux pieds les principes élémentaires. "La justice, au-delà du PNF [Parquet National Financier], s'invite de manière choquante dans notre fonctionnement démocratique." a déclaré Olivier Marleix, vice-président du parti. Les déclarations incantatoires de tous ordres ont bien donné la nausée de ceux qui expliquent que la justice doit passer quand c'est le camp d'en face qui est ciblé. 
Il n'y a que ceux qui savent qui peuvent en parler, autant donc donner la parole à un repris de justice, Eric Zemmour : 
"Dans le dossier d’accusation, il n’y avait rien de quoi le condamner […] On a condamné Nicolas Sarkozy parce qu’il fallait condamner Nicolas Sarkozy."
La perle ? Gerald Darmanin, qui n'en loupe pas une décidément, se répand devant caméras et micros quelques heures après la décision en expliquant que Nicolas Sarkozy a évidemment tout son soutien amical ... ès-qualités de Ministre de l'Intérieur. Le même Darmanin expliquait il y a encore peu de temps qu'il ne fallait pas commenter un acte de procédure ou une décision de justice.

C'est donc un festival ... un festival qui ne sert pas à grand chose puisque l'appel est suspensif et que l'affaire sera à nouveau jugée au terme de celui-ci. Autant dire que la décision qui fait se lamenter les caciques d'une droite SarK-O debout n'existe déjà plus juridiquement. Sur le fond, il y aurait beaucoup de choses à dire et notamment le fait qu'une conversation entre un client et son avocat puisse être condamnée ... ce qui pose un véritable problème dans un état de droit au regard des principes des droits de la défense. A ceci près que le problème n'est pas que Nicolas Sarkozy ait parlé à ses avocats ... le problème est qu'il ait utilisé un stratagème afin d'exercer ce droit, laissant donc entrevoir qu'une telle manœuvre avait pour objet de dissimuler quelque chose et c'est ce quelque chose qui justifie de sa condamnation pour corruption et trafic d'influence. C'est la finalité des coups de téléphone de Paul Bismuth qui pose un vrai problème ... et ce faisant, elle embarque n'importe quelle communication entre un avocat et son client. Au delà des finauderies et matoiseries de Naboléon sur nombre de sujets, voilà une nouvelle pierre dans le jardin de la déliquescence de l'état de droit dont on pourra lui attribuer la paternité.

Aux grands témoins de principes et postures affligeantes déversées depuis hier, il n'est de plus ardente urgence que de rappeler la lecture salutaire d'un texte qu'il devrait pas ignorer. "Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende." C'est le Code Pénal, en son article 434-25, qui le dit. Oui mais voilà, j'entends déjà le Fouquier-Tinville de CNEWS [l'affligeant Pascal Praud, évidemment] se lamenter qu'on en peut plus rien dire ... avec un peu de rigueur, on devrait admettre qu'il y a des limites à la liberté d'expression en effet, cela n'a vraiment rien de nouveau.

Tto, médusé

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