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une vie de tto
1 avril 2020

La raie d'avril

La raie d'avrilCovidomètre 16Si tu cherches un gros poisson, ton filet ne sera probablement pas assez grand pour ma friture et, une fois encore, je ferai mouche puisqu'à l'amorce mon appât aura ferré ton intérêt. C'est pourtant le jour idéal, que dis-je l'occasion dorée, pour méduser avec un hameçon frétillant le goujon dont les goûts pour le jonc ne relèvent plus du pêché mais bien de l'histoire eau.

Loin de moi l'idée de te faire mariner avec quelque histoire de queue, de sauce, de poule de mer ou de quenelle ... tu serais capable d'invoquer l'arête, d'y voir une bouillabaisse ou de m'en brochet pour un tel fretin. D'un tel mariage, nous ne serons ni lapin ni ... carpe. Mais d'épée peut-être parce qu'il y a là du caviar à te rendre barbote et faire gobie de la friture pour une belle anguille bien charnue et nervurée ... bref te fumer comme si j'étais un maquereau. Te prendre pour un congre avec un tel leurre ? Cétacé me répondras-tu, préférant évidemment les bananes ou l'épine pour ta mâchoire qui abhorre les môles, les thons ou les têtes de hareng. De telles soupes ou marinades confinant à la nasse ne méritent pas le bouillon ni même une bonne brandade, même à demain, et je te vois déjà torpiller voire sécher pareille crevette relevant de l'indigne esturgeon ou du banal têtard là où ton appétit envisageait un espadon. 

On est loin de s'exclamer "Cru, c'est assez !" devant une mer aussi calme et j'infère qu'il faut mettre le turbot. Loches doivent donc sortir illico, sans aller chez le merlan il faut se faire barbeau pour qu'à la nage, le pompon du marin fasse gonfler ta spatule bien vivante et que ton frais bassin gesticule avec pour ligne vive de devenir le combattant d'un plat sans écaille qui finira par hurler "Ouïe". Forcément, une telle perspective est abyssale puisque tu n'as pas l'anchois dans la date et qu'il te faudrait encore te branchie sur le doux son des sirènes capables de faire passer des morues pour des dipneustes et des daurades pour des baleines.

Il faut donc que je me dé-rascasse pour que tu gagnes le gros lotte, que tout cela te perche si haut que les requins à coiffure de mulet cessent de jouer les piranhas et restent sur le banc des tanches, hors sole. Le fumet leur échappera et mon harpon pourrait susciter des histoires salées parce qu'en ce premier avril, garnitures et raies se harponnent. Cela ne fait pas une plie !

Tto, qui file la métaphore piscicole [mais pas seulement]

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Commentaires
M
tto ...pis s’y colle !!!
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