Débattons plutôt que des bâtons

Ah ça oui, je me les mords ... ah ça oui, je fais tout pour ne pas partir en cacahuète ... ah ça oui, je voue une rancune tenace à celles et ceux qui alimentent le feu en faisant mine de ne pas comprendre [qu'il s'agisse de l'Exécutif, des prétendus experts, des pauvres gens qui vomissent des trucs incompréhensibles ou encore des journalistes effrayés d'avoir créé un monstre qui se retourne contre eux] ... ah ça oui, j'ai choisi de ne plus écrire sur ce mouvement social quasi insurrectionnel attentatoire à davantage de libertés publiques que celle dont il se targue pour exister.

Du coup, oui, j'ai forcément une idée sur la façon dont tout cela va finir [je crois l'avoir déjà écrit plusieurs fois ici]. Du coup, je m'abstiens de toute discussion sur le sujet considérant que j'en ai assez que l'on m'invective au seul motif que je gagne bien ma vie et que donc je ne sais pas ce qu'est la pauvreté. A tous ces connards qui ont l'outrecuidance de me juger avant même d'avoir pris le temps soit de me connaître, soit de se renseigner, soit encore de mesurer leurs propos mensongers et teintés de rancoeur, je n'expliquerai pas que je suis un homme qui fut jadis un petit garçon qui cassa sa tirelire pour y extraire une pièce de 10 francs qui lui permit d'acheter quatre yaourts un jour pour que sa maman et son frère puisse avoir quelque chose dans le ventre alors que le frigo était vide. Cet élément parmi tant d'autres disqualifie toute leçon qui m'est administrée sur la question ...

Pour le reste et puisqu'il est question de démocratie au sens le plus premier du terme, j'ai un peu réfléchi à ce que j'allais faire puisque le Président de la République a ouvert la boite de Pandore des doléances au travers d'un Grand Débat National. Participer ? Décliner ? Je dois avouer que je n'ai pas tergiversé longtemps ... évidemment que j'apporterai ma contribution sans avoir l'illusion de croire que parce que je vais émettre une idée il faudra forcément qu'elle soit adoptée [tu vois la différence avec les gilets jaunes ?] ...

A l'instar de mon positionnement s'agissant de chaque consultation électorale, je serai donc fidèle à ce à quoi je crois : on ne peut critiquer quelque chose que lorsqu'on a pris part au choix ayant permis d'y arriver. En d'autres termes, les crétins de base qui expliquent qu'il faut tout changer et que tout le monde est pourri mais qui ne prennent pas la peine de bouger leurs grosses fesses au moment où on leur donne la possibilité de choisir sont le comble de la stérilité politique, le parangon de ce professionnalisme du gna-gna-gna qui permet de se défausser en permanence tout en geignant à toute occasion. On demande aux français quelles seraient leurs propositions pour que les choses aillent mieux ? C'est la même chose : les gens en mal-être qui existent en bloquant les autres ou en allant casser des vitrines [comme si casser le bien d'autrui allait leur donner quelque chose en retour ... autre que les pillages auxquels certains se livrent], qui chouinent de n'être jamais entendus expliquent pour certains qu'au moment où on leur donne la parole ils ne veulent pas la prendre ? C'est curieux et vertigineux de posture tout de même ! C'est un peu comme ces gens qui se plaignent qu'on ne les écoute jamais mais qui ne prennent jamais une initiative ou n'expriment aucun souhait ni choix. C'est incohérent [cela dit, on n'est plus à une incohérence près depuis octobre dernier].

Donc oui, je vais participer au Grand Débat National, je me suis inscrit sur le site ce matin et j'attends lundi prochain pour pouvoir déposer ma contribution. Au delà du fait que l'exercice me plaît par définition, c'est aussi une façon d'exprimer certains choix et certaines préférences s'agissant d'un pays qui est le mien, tout autant que celui qui croient fondé d'en confisquer l'idéal dont -on ne sait pas le biais de quelle légitimité - eux savent forcément où il se trouve. Ah qu'il va être savoureux le temps des enquêtes démontrant les parcours évocateurs des leaders minimos avides des caméras complaisantes des chaînes d'info en continu qu'ils font casser ensuite au motif que toutes les élites doivent être brûlées [alors qu'ils n'aspirent qu'à une chose : devenir les nouvelles élites]. Oui, je vais exprimer à nouveau et à l'instar de ce que je fais ici régulièrement, dans le cadre d'une réflexion construite et alimentée par plusieurs études de fond sur les problématiques en question, mes envies de retour à un septennat, mon souhait que les droits des personnes homosexuelles ne soient plus jamais bridés de quelque manière que ce soit [notamment s'agissant du Droit de la famille], ma tentation d'un retour au suffrage censitaire si l'on ne parvient pas à faire payer un minimum d'impôt sur le revenu à chaque français [même 1€ par an, ce serait déjà traduire le fait que chacun contribue aux charges publiques], ma conception du service public et des contours de celui-ci [passant clairement par une restriction des partenariats public/privé qui sont un cancer de l'action publique] dans tous les domaines et j'en passe ...

Oui, j'ai envie de m'exprimer sur quasiment tout en faisant surgir peut-être une contribution qui en rejoindra d'autres, de façon à ce qu'un petit filet d'eau puisse peut-être devenir une belle rivière luttant avec sa force contre les torrents nauséabonds et réactionnaires de ceux qui ont bien compris que le Grand Débat National pouvait servir de tribune au retour de vieux trucs pestilentiels comme l'abrogation du droit à l'avortement, l'abrogation du mariage pour tous, le retour de la peine de mort ... et pourquoi pas l'Algérie française aussi tant qu'on y est ? Oui, je participe aussi pour ne pas laisser le monopole des propositions à ceux qui sont trop azimutés pour poursuivre l'intérêt national au profit de leurs seuls intérêts particuliers. La seule différence, comme l'explique Shimon Peres dans la citation en vignette de ce billet, c'est que moi je n'entends pas imposer par la force mes idées, j'ai l'ambition de les voir germer pour prospérer à partir du moment où le plus grand nombre les aura adoptées.

Tto, qui chauffe sa belle plume

Comments

[estèf]

Alors go ! On y va ...