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une vie de tto
25 juin 2018

Jacques a dit "Love, Simon"

Love simon

Tout le monde en parle et c'est aussi parce que l'ambiance est rainbow que je n'ai pas hésité longtemps à te parler de ce film que tu pourras découvrir dès mercredi ou ce wikende à la faveur de la fête du cinéma.

On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour le jeune Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille qu’il adore, et est entouré d’amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret : personne ne sait qu’il est gay et il ne connaît pas l’identité de son premier coup de coeur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante... Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour.

Voila pour le pitch ... "Love, Simon" est l’adaptation du roman pour jeunes adultes de Becky Albertalli, "Moi, Simon, 16 ans, Homo sapiens". Paru en janvier 2012, le livre a remporté le prix William C. Morris du meilleur premier roman pour jeunes adultes de l’année et a été pré-sélectionné pour le National Book Award. Voilà pour la genèse ... mais que je te le dise immédiatement : oui "Love, Simon" est une belle réussite et même si ça colle aux chaussures comme un vieux chewing-gum Malabar à force de reprendre plein de ficelles des films de Meg Ryan, il n'en demeure pas moins vrai que c'est la première fois qu'un film de gros studios, la FOX en l'occurrence, décide de mettre au centre d'une comédie pour adolescents, un jeune homme gay qui se débat avec son homosexualité.

En le regardant, tu reconnaîtras plein de teen-movies comme "la folle journée de Ferris Bueller" et ce n'est pas très étonnant que tu aies l'impression de te retrouver dans un John Hughes de la belle époque : la musique est très présente, la lumière est intense et le montage efficace. Tout sonne comme le conte de fées pop-corn que les studios adorent vendre et survendre pour mieux remplir les salles de cinéma. C'est identifiant à fond parce que tout est normal. Simon n'a pas l'homosexualité torturée. Oh bien sur, il mate un jardinier et élude les questions sur sa petite-amie supposée mais ses prises de tête se révèlent être d'un autre ordre. Le propos est très peu sexualisé [voire pas du tout] et tout est axé sur le sentiment, comme pour mieux faire passer le propos selon lequel aimer un garçon quand on est ado, ce n'est pas plus anormal que d'aimer une fille. La seule variable, c'est que cela arrive moins souvent ...

D'ailleurs, une scène résume le propos assez bien : pourquoi ne devrait-on pas faire son coming-out quand on est hétéro et assister aux crises de larmes des parents qui se demandent déjà ce qu'ils ont raté pour en arriver là ? Finement, c'est bien amené et bigrement efficace.

Résultat de recherche d'images pour "love simon"Simon n'est pas exubérant, pas forcément focalisé sur son sexe et le besoin d'en assouvir les pulsions ... on est bien ailleurs. Simon est un garçon normal qui aspire à une vie normale alors qu'il va devoir faire quelque chose qui n'est pas banal : expliquer qu'il aime les garçons, et particulièrement celui avec qui il correspond. C'est d'ailleurs le fil d'Ariane du film : qui est donc le mystérieux "Blue" dont il s'est épris rien qu'en discutant avec lui par email ? Bah oui, c'est quand même un teen-movie !

On reconnaît assez bien la patte des scénaristes de "This is us" qui accentuent beaucoup sur la bataille intérieure, le fait que cela change forcément quelque chose quand bien même on voudrait que cela ne change rien, la place centrale des parents qui sont atrocement normaux et bienveillants [d'ailleurs, on n'échappe pas à la discussion père/fils que l'on peut presque rapprocher de celle de "Call me by your name" en moins idéalisée].

Le producteur a déclaré "Personne n’avait encore jamais vu de comédie romantique lycéenne ayant pour personnage principal un homosexuel. On n’avait encore jamais fait de film parfaitement assumé sur un adolescent qui traverse ce moment que tous les gays connaissent, où ils doivent découvrir leur identité propre et la dire haut et fort. En plus, il y avait une formidable histoire d’amour, mystérieuse à souhait et qui évolue au cours de l’histoire, avec un inconnu sur Internet. Le livre recelait également beaucoup d’humour. Et puis le personnage de Simon est tellement attachant et sympathique, on comprend si bien ce qu’il ressent… Tout cela nous a convaincus de porter ce livre à l’écran." C'est exactement ça ... Simon est attachant et, sans être un canon de beauté que l'on voudrait coincer à un moment pour lui faire du bien, il rend les choses accessibles parce que tous ceux qui sont passés par là le savent bien : chaque chemin est différent mais tous se ressemblent un peu.

Sorti le 16 mars dernier aux États-Unis, "Love, Simon" a déjà engrangé plus de 40 millions de dollars sur le marché domestique pour un budget de 17 millions de dollars [le film s'étant hissé à la cinquième place du box-office lors de son premier wikende]. A l'international, "Love, Simon" a déjà fait plus de 20 millions de dollars. Autant le dire, c'est une bonne affaire pour la FOX qui ouvre clairement un boulevard pour les teen-movies fell good qui mettent au centre un personnage gay. Parce que la mode est à parler beaucoup d'homosexualité au cinéma [sous différents formats et avec des approches qui varient aussi selon les longs métrages], voilà donc une pierre de plus dans la galaxie du rainbow cinéma où les passions ne sont pas vécues comme des déconstructions [comme dans "Tu n'aimeras point", magnifique mais terriblement tourmenté en même temps, ou dans "Presque rien" où la chaleur des corps ne compense pas la détresse du désorientement] mais plutôt comme des étapes nécessaires, difficiles même mais une sorte d'aboutissement. On positive un peu plus d'être gay, là où la souffrance est palpable dans nombre de films LGBT.

Faut-il donc que tu ailles voir "Love, Simon" dès mercredi ou en attendant la fête du cinéma ? Assurément oui, ça fait du bien de voir que tout n'est pas compliqué par obligation même si le chemin du coming-out n'est jamais une promenade de santé qu'accompagnent des douleurs au ventre à raison du stress. J'ai beaucoup aimé "Love, Simon", même avec ses imperfections, le paradoxe d'asséner la normalité en toute chose pour mieux expliquer que ce n'est quand même pas pareil, pour sa musique résolument Ferris Bueller, pour le dénouement dont j'étais quasiment certain ... j'avais aimé le livre, je n'ai regretté de voir le film.

Tto, qui aime les films comme ça qui redonnent un peu de boost

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Commentaires
T
Rholalala les fautes... J'ai vraiment pas les yeux en face des trous ce matin.
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T
J'ai vu la bande-annonce de la semaine dernière au cinéma et elle m'avait plutôt donner envie. Ton billet achève de me convaincre.
Répondre
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