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une vie de tto
16 avril 2018

Le bilan du bilan : Ramassis de Médiocrités Cacophoniques

2017 - REQUISITOIRE

On allait voir ce que l'on allait voir. Finies les inerviews à la PPDA ou les questions préparées de Pujadas, ça allait cogner fort parce qu'on était chez les mecs là, finies les connivences et autres habitudes dignes de l'ancien monde. Toute la semaine, BFM TV n'a eu de cesse, relayée par son antenne radiophonique RMC, de marteler le message : le choc Macron / Bourdin / Plenel allait être la grande leçon que la France attendait depuis longtemps.

RMC

A l'arrivée, les procureurs des exercices des autres peuvent s'estimer bien piteux tant l'infatuosité ne saurait se substituer au talent de conduire un entretien. Le grognard de RMC a été à l'image de la station qui l'emploie grassement depuis des années : le relai d'un ramassis de médiocrités cacophoniques. Quant à Plenel, il faudra simplement qu'il apprenne qu'on ne fait pas de la télévision comme on écrit un papier. 

Résultat de recherche d'images pour "apolline de malherbe"Tout avait commencé en grandes pompes avec un remplissage comme seule BFM TV sait en faire, remplir du vide avec du vide tout en occupant l'antenne pour faire monter une mayonnaise dont on sent bien qu'elle ne sera pas fameuse. La cuisinière en chef, c'est Apolline de Malherbe. Animatrice de référence sur la chaîne, ambitieuse comme son regard ne le dissimule pas, il faut tout de même rappeler qu'elle soutint la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002 aux cotés de Natacha Polony, Karim Zéribi, Paul-Marie Coûteaux, Élisabeth Lévy, Rémy Auchedé ou encore Bertrand Renouvin, de la Nouvelle Action royaliste. Bref que du beau monde ! Se piquant d'enseigner le journalisme après avoir eu comme fait d'arme que d'assister aux attentats du World Trade Center dans les locaux new-yorkais du Figaro ou un stage avec Christophe Barbier, c'est un peu la Morandini de la politique : de la punch-line toutes les quinze secondes pour donner au téléspectateur sa dose d'adrénaline ... de Malherbe. Hier soir, elle s'en est donné à coeur joie tout en se piquant de poser ses traditionnelles questions "Que doit faire Macron pour réussir ?", "Faut-il en finir avec le "en même temps" ?" et autres "Il joue son quinquennat ce soir, n'est ce pas Éric Brunet ?".

Résultat de recherche d'images pour "eric brunet"Oui ... comme c'était soir de banquet, BFM TV avait convié au dîner Éric Brunet, la mouche populiste qui t'indique qu'il y a un truc pas bien loin qui ne sent pas bon, c'est à cela qu'on le reconnaît. Brunet, c'est le journaliste raté qui tenta des années durant de percer sur France 3 Paris Île de France [t'imagine le niveau], de surfer sur les polémiques démagogues de Nicolas Miguet, les poncifs de la droite réactionnaire poujadiste de base et un peu de "les assureurs, c'est vraiment tous des voleurs" ... Du Zemmour sans le style en fait. Ancien scout de France, il se pique d'avoir rendu sa carte de presse en 2003, écoeuré qu'il était de voir les rédactions noyautées par l'idéologie de gauche ... on croît rêver. Sauf que RMC lui donne le micro tous les midis après "Les Grandes Gueules", sommet de démagogie orchestrée à coup de personnalités qui n'ont d'importance que par leur propension à cliver et faire du buzz. Brunet, c'est la cerise sur le gâteau ... expression si chère à Anna Cabana dont le registre n'en manque pas.

Résultat de recherche d'images pour "anna cabana"Anna Cabana ... pour être à la hauteur de son oeuvre, c'est un réquisitoire à elle toute seule qu'il faudrait. De "Marianne" au "Point" [tu noteras la souplesse], en passant par "Le Journal du Dimanche", Anna Cabana se targue d'être écrivaine et éditorialiste politique. Elle sort du bois avec un livre non-autorisé sur Cécilia Sarkozy, que l'intéressée demande de retirer ce qui assure une publicité maximum pour un ouvrage au style grandiloquent et assez pauvre qui mériterait de figurer dans une collection Harlequin de gare de province, au rayon ragots et jugements hâtifs. N'y tenant plus, elle réédite l'exercice pour Villepin, Juppé auquel elle se consacrera deux fois [ce n'est plus de l'amour, c'est de la rage] ... de la très grande littérature : pas de doute, Anna Cabana, c'est la MArc Levy du portrait politique, tout ce qui peut plaire à BFM TV. Les formules sont de l'impression émotionnante en permanence, l'analyse est secondaire : on est au café du commerce ! Née Biton, Anna Cabana qui s'accomode de tout et de tous comme Madame Tallien le fit pour passer entre les gouttes a épousé Yves Cabana [de vingt années son aîné], issu d'une grande famille ayant servi la Vème République : après avoir été casé chez Veolia par Jacques Chirac puis jeté, Yves Cabana s’est réfugié chez Pierre Bédier au conseil général des Yvelines ès qualités de directeur général des services. Sorti de l’ENA, en 1983, pour devenir inspecteur des finances, il devait suivre le destin de son père Camille et c'est bien pour cela qu'il fut nommé conseiller d’Alain Juppé, puis de Jacques Chirac à Matignon, promis à un poste au sommet de l’État au moins équivalent à celui de son père qui fût ministre. Sauf que ... chez les Cabana, on parle et surtout on parle trop au point que cela en est devenu dangereux sinon embarrassant ... d'où son limogeage de chez Véolia. Les dîners en ville ont aussi des codes. Anna s'en tamponne, la soupe RMC BFM TV est bonne ... mais ses leçons de méritocratie, elle pourrait les garder pour son cher et tendre ...

Ajoute à cela Laurent Neumann dont on se demande encore ce qu'il fait là sinon cachetonner depuis qu'il est parti de "Marianne", la fête était complète : tout allait pouvoir commencer.

direct-emmanuel-macron-n-unira-pas-le-pays-en-cedant-la-tyrannie-de-certaines-minoritesCe fut tellement différent que la prophétie de François Hollande s'est encore réalisée : à la télé, il n'y a pas de format qui fonctionne pour une interview présidentielle. Face au Président de la République [qui ne fut jamais interpellé avec un "Monsieur le Président" qui n'est pas révérencieux, mais simplement d'usage], Jean-Jacques Bourdin tenait là son heure de gloire, flanqué d'un Edwy Plenel tout satisfait de légitimer son organe de presse ringardisant derechef les autres. On allait voir ce que l'on allait voir ? On a vu : un style faussement décomplexé qui a confondu les accroches prétendument agressives en amalgamant plein de choses qui n'avaient rien à voir, des questions orientées cédant à des facilités confinant presque aux contre-vérités [l'épisode fraude fiscale / évasion fiscale / optimisation fiscale], des raccourcis indignes de journalistes contempteurs persuadés d'être des Fouquier-Tinville. Du coup, le but étant de faire sortir de ses gonds le Président, ils en furent pour leurs pièces. Les amitiés du CAC 40 de Macron ? Celui-ci leur rappela leurs lien avec Patrick Drahi pour l'un et Xavier Niel pour l'autre. Les délicatesses fiscales et la mollesse de l'administration à faire rentrer de l'argent, Plennel fut rappelé à son comportement qui conduisit à un joli redressement de Mediapart qui s'était cru autorisé à aménager son statut particulier. La liste fut longue et les coups rendus, sauf quand cela avait un vague intérêt. La duplicité dénoncée par François Hollande ? Curieusement, les deux caïds de bac-à-sable laissent Emmanuel Macron refaire l'histoire à sa sauce sans le mettre face à la contradiction de ses propres déclarations. L'intervention en Syrie ? Aucun des deux ne pousse le Président dans ses retranchements au sujet de l'illégalité de la manoeuvre au regard du Droit international [la résolution dont il s'est prévalu n'étant absolument pas convaincante]. Bourdin si fier de relayer la vraie vie des vrais gens oublie copieusement de rappeler la variation du discours sur la CSG, trop occupé à expliquer que l'islam fait peur. Forcément, face à cela ... Macron déroule à défaut de dérouiller. Il participe à des actes de guerre tout seul, oui mais la question porte sur la constitution ce qui lui permet d'expliquer qu'il la respecte à la lettre. La grève de la SNCF est pénible, oui mais on n'insiste surtout pas pour lui demander de faire le lien entre l'abandon du statut et la dette si horrible qui sera reprise par le contribuable. Les leçons de tolérance sur l'islam, mais on n'accroche surtout pas le Président sur son comportement devant d'autres instances religieuses, et l'inéquité de celui-ci à l'endroit des cinq religions majoritaires du pays.

On devait faire de la pédagogie mais à force de punch-lines, on passe à côté du fond pour rester au niveau de l'écume des choses : c'est carton plein pour Emmanuel Macron, il donne l'impression d'avoir été challengé alors qu'il aura réussi à louvoyer sur l'essentiel. Du pur exercice de communication.
Ah ça, on allait voir ce que l'on allait voir ! On a vu que la morgue revancharde et poujadiste de Bourdin comme les dogmes prétendument étayés et verbeux de Plenel ont fait leur effet. D'ailleurs, à la fin, le Président de la République était tellement content de son coup qu'il adressa un "chiche !" à ses deux contradicteurs fatigués lorsque l'un d'eux lui demanda si on remettrait pas ça l'année prochaine ...

Tto, vraiment pas fan des ramassis de médiocrités cacophoniques

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Commentaires
J
- Qui ne fut jamais interpellé avec un " Monsieur le Président " - c'est vrai!<br /> <br /> Que ça m'agace ce manque de respect, même pas un " Monsieur Macron "<br /> <br /> Merci Tto
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