Les gourmangent

Afin de lutter avec efficacité et une certaine fermeté qui constrate avec celle des abdominaux, contre les conditions météorologiques dantesques d'un périple islandais, nous ne nous sommes pas laissés abattre. Ah ça non, ce serait mal nous connaître et déjà que j'ai une fâcheuse manie à ne pas négliger la chose, Waquete m'a bien aidé également ...

Ce n'est pas que tu viennes spécialement en Islande pour déguster des choses extraordinaires comme lorsque tu t'aventures en Ecosse pour manger du haggis [de la panse de brebis farcie ... succulent au petit dej] ou que tu te vautres dans une taberna pour faire leur fête à une multitude d'antipasti ... Non non, l'Islande n'est pas un pays gastronomique comme les français aiment rappeler que le leur l'est. Des choses typiquement typiques, il n'y en a pas tant que cela ...

Cela étant, c'est évidemment à mettre en rapport avec l'histoire de ce pays dont l'indépendance est assez récente [17 juin 1944]. Les danois, jadis colons de l'île, ont laissé une empreinte évidente sur la gastronomie locale. Ainsi, le Skyr qu'on te balance à chaque dessert n'est pas typiquement islandais mais plus emblématique de Copenhague. Ce gros yaourt bien crémeux qui permet de faire des gateaux en mode cheesecake avec coulis de fruits rouges ou autres est un must mais pas franchement islandais.

Les ressources naturelles du pays font en sorte que l'on mange beaucoup d'agneau et que les bananes sont excellentes [puisque oui, l'Islande est le second pays producteur de bananes en volume en Europe grace à ses serres géothermiques]. Le poisson est évidemment de la partie et les bovins permettent aussi de cultiver les variations les plus étourdissantes de burgers [qui n'est finalement rien d'autre qu'un morceau de viande circulaire entre deux tranches de pain].

Nonobstant, ce tableau ne doit pas te convaincre que l'on mange mal et que c'est une punition que de passer à table en Islande. Tout au contraire ...
Les plats sont définitivement consistants, savoureux comme cela n'est pas permis et roboratifs à telle enseigne que je suis rarement sorti d'une table islandaise en ayant encore un petit creux. Tu es bien rempli ...

Mais peut-être veux-tu voir de quoi il retourne alors ?

   

Tu as donc dans l'ordre de gauche à droite et de haut en bas : du poisson, un burger avec une tranche de mangue, une glace engloutie avec ses trois boules à midi avec une crèpe Toblerone et chantilly et une déclinaison de Char fumé [dans le bocal où il y a vraiment de la fumée], une pièce de boeuf, un gateau au Skyr et du char chaud [le char étant un poisson saumoné qui n'est ni de la truite ni du saumon ... c'est du char ! D'ailleurs, quand les islandais en mangent trop, ils disent à la cuisinière "Arrête ton char Himinbjörg !!"] ...

 

Deux bons petits déjeuners ... assez différents et finalement pas équivalents en termes de calories mais, diablement bons. Celui de droite a réussi à nous reconstituer notre Waquete qui allait flancher dans les rues de Reykjavik [certainement pour susciter les élans d'un barbouzou local susceptible de faire frotti-frotta puisqu'affinités] ...

Nous avons aussi décimé une boulangerie locale ... cannellophobes s'abstenir ...

Et puis, avec Waquete, notre fait d'arme restera clairement le meringue-cake ! Alors oui je sais, on ne dirait pas comme ça que c'est super bon, on dirait même que le gateau est tombé par terre avant d'être servi mais en fait non, c'est bien un meringue cake qui est arrivé tout joli mais la découpe est difficile sinon totalement impossible. C'est simple : la première serveuse a renoncé sous nos yeux à s'infliger la découpe de ce gâteau. Oui, c'est un gâteau !!! Pour faire simple, c'est un gâteau qui consiste en deux grosses meringues plates circulaires, et au milieu tu trouves de la crème chocolat et vanille avec un coulis chocolat.

Oui oui, on en a eu dans les dents toute l'après-midi ...

Tto, cook-trotter