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une vie de tto
20 février 2017

La page n'est plus blanche.

Ce matin, j'ai eu du mal à émerger ... peut-être que c'est le signe d'un bien bon wikende passé à faire des choses vaguement agréables, structurantes pour certaines et définitivement jouissives pour d'autres.

Lagarfeld

Toujours est-il que, repu de l'émission portrait sur Karl Lagerfeld et encore embrumé dans la magie du roman que ce genre de vie m'évoque [ce qui ne manque pas de me fasciner, non sans à certains égards me rappeler que je n'en suis pas si loin], j'ai mis du temps à me préparer. Le réveil a sonné à 06.04, j'avais mal au dos, j'étais bien dans des bras chauds et affectueux ... et pourtant, il fallait se lever, répondre à l'appel du devoir qui veut que je lutte contre le tsunami de choses urgentes à dégainer sans qu'il ne me soit autorisé la moindre perspective d'amélioration. Le mythe de Sisyphe en quelque sorte ...

Pourtant, me suis-je dit ce matin, la semaine sera courte puisque mercredi midi, c'est fini ! Ah oui mais bon, c'est peut-être à raison de cela que je redoute aussi qu'elle soit dure cette mini-semaine. Qu'importe, on  verra bien. De toute façon, ce soir, je vais courir pour éliminer les excès du wikende, je mange du poisson avec une fondue de poireaux au chorizo pour affiner la taille de guêpe boursouflée qui est la mienne ... Je n'ai plus le droit de grossir, c'est un fait ... depuis samedi 18h, c'est interdit.

Sur le chemin matinal qui m'amène à ma laborieuse activité [néanmoins salariée], je me suis souvenu de ce que j'ai regardé la veille. Lagarfeld barbu était fichtrement joli, limite davantage que cela et j'avoue avoir toujours aimé le dessin de certaines bouches. Certaines me font voyager, d'autres me dégoûtent mais comme les jambes, le nombril et deux trois autres choses encore, voilà bien une partie du corps d'un homme dont je suis friand. En regardant se dérouler les informations [pratiquement toutes connues] sur lui, je me disais que les vies romanesques sont finalement celles auxquelles j'adhère le mieux. Je n'ai pas la prétention de qualifier la mienne de ce genre, cependant, j'aime en cultiver le sel, en presser le zeste, en faire ressortir la saveur considérant que j'enfouis jusqu'à les rendre invisibles et indécelables les angles saillants qui m'ont construit et m'ont nourri jusqu'à faire de moi celui que je suis aujourd'hui. On imagine que je fais parfois semblant de savoir, de connaître ou d'avoir vécu des choses : on serait bien surpris d'envisager la richesse de mon destin.

C'est perdu dans ces égarements que j'ai traversé le boulevard, avec audace et sans réelle prudence ... comme tous les matins. C'est alors que j'ai aperçu une femme d'une trentaine d'années qui regardait dans ma direction.
Bien que je ne sois pas doué pour reconnaître de loin les gens que je ne m'attends pas à croiser, j'ai fait l'effort de tenter de la reconnaître : peine perdue, je ne la connais pas. Snob comme j'aime à le faire en cultivant la froideur d'une impassibilité calculée, je l'ai dépassée sans lui donner l'illusion d'imaginer que son comportement avait pu éveiller chez moi la moindre question. Elle devait être transparente ...

Pourtant, en la dépassant et en la laissant à sa propre histoire, une faille s'est ouverte ... pendant quelques secondes, j'aurais pu croiser un truc incroyable que je n'aurais pas dévié de mes pensées ... j'étais parti ailleurs, j'avais enfin trouvé le début de mon prochain roman, cette idée de départ qui me manquait depuis ces années et que je parvenais pas à trouver dans l'idée du décès fictif que je trouvais pourtant si amusante. Non décidément, ce sera autre chose et cette fille venait de me l'indiquer à son corps défendant.

J'ai esquissé un sourire ravi, j'ai poursuivi mon pas, je sais que j'ai trouvé la bonne idée.

Tto, qui va enfin pouvoir s'y atteler

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