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une vie de tto
23 janvier 2017

Hamon tour !

Hamon tour

Le grand n'importe quoi continue et l'on n'est pas au bout du chemin ... Hier soir, le Parti Socialiste, ayant rebaptisé sa primaire comme celle de la "Belle alliance populaire", n'a rien trouvé de mieux que de permettre au néo-gauchisant Benoît Hamon d'arriver en tête d'un scrutin à la participation maigrichonne.

Valls s'en sort presque bien, il aurait pu être éliminé, par les temps qui courent, ce ne serait presque pas surprenant.

Ainsi donc, l'électorat de gauche a choisi de mettre en tête de ses préférences l'ex-chouchou de Martine Aubry, cette dernière ayant confié qu'elle le trouvait fort joli. Surtout et en dehors de la posture de jouvenceau que ses partisans tentent de diffuser largement, Benoît Hamon est un vieux brisquard de la rue de Solférino. D'abord rocardien [ce qui fait sourire aujourd'hui quand on envisage son positionnement], il encadre les MJS avant d'en être débarqué après avoir critiqué le passé de la figure tutélaire qu'était François MItterrand. Passé par le cabinet de Martine Aubry en 1997 comme conseiller technique à l'emploi des jeunes puis conseiller des affaires politiques de la dame de Lille, il fait un passage chez Ipsos de 2001 à 2004.

Mais il s'illustre en cofondant le NPS, Nouveau Parti Socialiste, aux côtés de Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. Soutenant Laurent Fabius à la primaire de 2007, il a naturellement soutenu le "NON" au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Quoi qu'il en soit, il est au bureau du Parti Socialiste depuis plus de vingt ans ... et très aubryste qu'il a largement soutenu en 2008 contre Ségolène Royal. Voilà pour le parcours.

Pour autant, les urnes ont parlé et c'est bien lui qui arrive en tête contre Manuel Valls dont la campagne est tout de même assez catastrophique. Surtout, Benoît Hamon a dézingué Arnaud Montebourg qui, décidément, ne décolle jamais de la troisième place d'une primaire mais, revanchard, qui lui apporte ses suffrages pour contrer l'ex-Premier ministre. Tout cela va finir sur du 52/48 ou du 54/46, laissant clairement entrevoir l'état de délabrement d'un parti qui, jadis, était une formidable écurie capable de dominer le RPR sur ses terres ... Oui, clairement, Benoît Hamon devrait logiquement gagner dimanche prochain et permettre au Parti Socialiste de faire l'une des pires opérations stratégiques qui soit.

Au delà du coup du "revenu universel" dégainé par Benoît Hamon opportunément pour servir de marqueur de campagne [comme Fillon avait sorti son demi-million de fonctionnaires à élaguer], l'homme de 49 ans a surtout compris qu'il y avait encore à récolter sur les terres encore rouges d'une utopie de gauche, toujours soucieuse d'un soupçon de grand soir et de grandes réformes sociétales dignes de s'inscrire dans la confrontation gauche/droite des années 60. La nostalgie de Benoît Hamon pour ces parfums d'une époque révolue où les barricades de mai 68 ne peuvent rien lui dire [il n'avait même pas un an ...] est assez stupéfiante jusque dans la façon de bombarder une idée comme ça, sans aucune préparation, avec quelques bouts de ficelle d'argumentaire et matinées d'un vernis économique tellement keynésien que cela en devient caricatural. Parce qu'il faut le dire : une proposition, si moralement honorable soit-elle, ne sert le débat que pour autant qu'elle soit crédible. Or celle-ci est au paroxysme de l'utopie en ce qu'elle force à doubler le budget de l'Etat ! Mais ce n'est pas grave : carton plein pour Hamon qui, derechef, ringardise Montebourg et fait passer Valls pour un dangereux rigoriste économique. Et du coup, hier, première place.

Tout cela ne serait pas grave si cela ne servait pas les intérêts de Jean-Luc Mélenchon, qui a théorisé l'éclatement du Parti Socialiste pour en récupérer la fraction la plus Mélencho-compatible. En effet, le scrutin qui se profile dimanche prochain devrait permettre de pouvoir constater que le parti est coupé en deux, que la synthèse n'est plus possible entre cette gauche avide de concepts creux mais qui font rêver et celle qui gouverne sans plus jamais susciter d'idéal. La fracture est totale et, contrairement à la droite, nous ne sommes plus dans des nuances ou des oppositions de méthode : c'est tout le projet qui diffère, toute l'ambition aussi. Hamon n'aspire pas à être Président de la République, il n'y croit tellement pas que c'est quasiment plus subliminal lorsqu'il s'exprime. Valls, lui, ambitionne de prendre le siège de François Hollande mais il sait qu'il est lesté par le bilan d'une action gouvernementale incomprise et imparfaite dans ses réalisations. Du coup, le Parti s'étire entre deux centres de gravité que sont Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, l'un et l'autre agissant comme des désinhibiteurs pour les militants trop saoulés depuis 1995 par le jeu de la synthèse obligatoire. Le problème, c'est que Mélenchon comme Macron n'ont pas de programme : ce n'est que du marketing. Et voilà donc un parti de gouvernement qui se laisse menacer d'explosion pour du brillant, pour des sondages qui ne riment jamais avec suffrages.

J'entendais hier les grands théoriciens de la Gauche expliquer que c'était la mort du parti d'Epinay ... mort déjà prononcée en 1993, 1995, 2002 et 2005. Epinay donc le PS est aujourd'hui quasi Epi-mort. J'ignore ce qu'il ens era dimanche soir. Mon sentiment est que Valls sera battu, Mélenchon rogné sur sa gauche sauf s'il parvient à faire une OPA sur ce qu'il reste du PS qui aura été déserté par les courants qui iront chez Emmanuel Macron. C'est la seule lueur d'espoir : donner à Emmanuel Macron la surface de pouvoir challenger le ticket Le Pen-Fillon qui, je te l'annonce, ne sera pas l'affiche de la finale du mois de mai prochain. Fillon s'effondre, Le Pen est au plus mal à tenter de faire des synthèses impossibles, Macron est vide, Mélenchon se complaît dans son exercice one-man-show de tous les cinq ans et Benoît Hamon va tenter d'exister sans avoir la moindre chance de survivre à la tempête. Il parait que vider François Hollande allait tout arranger ... c'était évidemment n'importe quoi, comme le plan B promis pour le "NON" au référendum sur la Constitution de 2005, que Benoît Hamon soutenait. Mais rassure-toi, lecteur, Benoît Hamon a cru judicieux de se comparer à Bernie Sanders, Jeremy Corbyn ou Podemos : que des échecs électoraux ! On est prévenus ...

Tto, navré en fait

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Commentaires
C
Honnêtement je n'ai pas voté pour le 1er tour de la primaire. J'étais occupé :) Et je ne voterai pas dimanche car je serai en province. Et cela m'arrange. Je suis triste du PS actuel en plus avec un Cambadelis qui n'arrange rien et des résultats des votes qui portent à confusion. Cette future élection présidentielle nous promet effectivement des surprises.
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E
Ben on fait quoi alors ? Moi je n'arrive pas à voter Valls !
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