L'érection troublée conditionne-t-elle d'être passif ?
La question posée au Docteur est la suivante : est-ce qu'il y a vraiment des mecs qui bandent mou. Comment prend on son pied dans ces conditions ? Comment faire jouir quelqu'un qui bande mou, moi je n'y arrive pas :-) c'est pour ça j'imagine que certains sont passifs ? A ce propos qu'elle est la nuance que certains font entre baise et position sur le critère actif/passif ?
La question peut paraître difficile voire surprenante et pourtant, elle mérite que l'on s'y arrête un peu ... Le trouble de l'érection est quelque chose d'assez répandu et d'honteux parce qu'il en découle une fausse impression d'absence de virilité et, au jour où la sexualité devient davantage une performance qu'autre chose, forcément cela pose un sacré problème.
Pourtant, les causes d'une érection molle sont parfois méconnues ... et surtout, l'absence de rigidité du membre peut poser d'autres questions qu'un simple stress ou une fatigue trop prononcée. Des difficultés d’érection qui persistent, et même s’aggravent, sont peut-être le signe d’une athérosclérose. Cette maladie se caractérise par la formation de dépôts graisseux sur la paroi des artères qui les rétrécissent, et par un épaississement du sang. Résultat : il parvient moins bien à gorger les corps caverneux du pénis qui peine à se durcir. Si le problème persiste trop longtemps, l'éventualité d'un accident cardiaque est très fort sous 3 à 5 ans.
Cela peut paraître cocasse mais la pratique trop régulière du vélo est aussi générateur de trouble de l'érection : Les selles étroites et rigides du vélo réduiraient de 30 à 60% la circulation du pénis. Pour preuve, dans une enquête de l’Université de Cologne, les chercheurs ont observé 13% de cas d’impuissance parmi des cyclistes parcourant plus de 400 km par semaine en sorte qu'il est conseillé de ne pas faire plus de 3 heures de pédale par semaine.
La maladie de Parkinson est aussi une cause d'absence d'érection, et des traitements existent. Les médicaments destinés à lutter contre le cholestérol induisent aussi des troubles de l'érection en ce qu'ils rendent les vaisseaux sanguins moins souples et donc ont une propension moindre à circuler rapidement, donc à gonfler la verge. Évidemment, le diabète entraîne aussi très souvent des troubles de l’érection. On estime ainsi que sur 10 à 15 % des hommes présentant une dysfonction érectile, 30 à 50 % sont diabétiques. En augmentant le taux de sucre dans le sang, le diabète abîme les vaisseaux et les nerfs. Parmi eux, ceux de la verge. Indirectement, les médicaments prescrits en cas de diabète pour le diabète lui-même ou ses complications comme l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, etc ... peuvent aussi altérer les nerfs, donc la qualité de l’érection.
Mais le trouble érectile peut aussi provenir d'un dysfonctionnement hormonal traduisant une carence de testostérone. Mais l'une des causes la plus souvent en action s'agissant d'un trouble de l'érection, c'est l'alcool. Certes, l’alcool désinhibe mais cet effet n'est productif qu'au début car sur le long terme, c’est très mauvais pour la sexualité, certains praticiens expliquant même que l'alcool rend impuissant en altérant à la fois les vaisseaux, les nerfs et la sécrétion de testostérone par les testicules.
A présent que les causes sont exposées et donc qu'on a pu répondre à la question du fait que certains hommes présentent durablement et de façon régulière des troubles érectiles, comment avoir une relation sexuelle dans ces conditions ? C'est envisager la satisfaction sexuelle du seul point de vue de la pénétration et d'une éjaculation. Et c'est précisément là que s'ouvrent le champ des possibilités puisqu'il n'est pas rare de rencontrer des sujets qui ont un orgasme qui ne coincide pas avec une pénétration ou une éjaculation lorsqu'il s'agit de garçons. S'agissant d'une femme, la stimulation de nombreuses zones érogènes permet d'atteindre l'orgasme sans pénétration. Pour les hommes, l'idée reçue est plus tenace ...
Ainsi en est-il de la méconnaissance de l'orgasme au moyen d'autres zones érogènes de nature à provoquer le plaisir. On cite souvent le plaisir anal et cette partie du corps de l'homme n'est stimulée que par les homosexuels, l'hétérosexuel éprouvant encore une répulsion à cela bien que le tabou commence à tomber à la lumière de ce que l'on observe dans les pratiques des films pornographiques. Toute la zone anale externe et interne, est fortement vascularisée et innervée. Ses terminaisons nerveuses "internes" captent de manière particulièrement sensible les sensations de pression, et de distension… tandis que celles externes captent les frottements, et les changements de température. Ce qui signifie que l'anus est physiologiquement très apte à procurer un orgasme par tous types de stimulation : digitale, buccale ou coïtale. D'autre part, d'un point de vue strictement physiologique, les zones anales et génitales constituent un seul groupe anatomique. En effet, elles ont une origine commune depuis le développement foetal et partagent les mêmes structures nerveuses et vasculaires.
D'autres orgasmes peuvent être provoqués par la bouche ou la partie du corps particulièrement réceptive : certaines femmes et certains hommes sont tellement excités par la stimulation des terminaisons nerveuses de leurs tétons que cela peut provoquer une sensation quasi orgasmique.
Par ailleurs et pour répondre au dernier groupe de question sur le lien entre passivité dans une relation homosexuelle et défaut d'érection, il est impropre de considérer que ces deux notions sont liées. Elles peuvent, certes, coïncider mais rien n'est absolu et surtout, on rappellera qu'en la matière, nombre d'hommes se targuant d'être actifs présentent bien souvent des défauts d'érection flagrants, que le partenaire passif n'éprouve pas. En réalité, la notion d'actif et de passif est à identifier ailleurs que dans la qualité d'une érection. Il n'est cependant pas inenvisageable que certains hommes homosexuels s'estiment plus passifs à raison de l'angoisse éprouvée sur leur capacité à disposer d'une érection susceptible de permettre une pénétration en tant qu'actif, mais il faut rappeler que la détermination du rôle tenu par chacun dans une relation sexuelle procède davantage du désir que d'une considération physiologique. C'est même d'autant plus certain que les rôles actif/passif s'intervertissent souvent et ceux qui croient que l'on est forcément 100% actif ou 100% passif pourraient être surpris s'ils laissaient aller leurs désirs.
Pour ce qui concerne la dernière question, il conviendrait de la reformuler dans la mesure où je ne comprends pas exactement de quoi il est question.
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