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une vie de tto
15 avril 2015

Son homme et gars

Zolimari est angoissé

Ne pas l'entendre démontrerait une surdité quasi certaine tant les signes sont nombreux, les messages variés mais convergents et l'idée déclinée avec une graduation de nature à en démontrer la profondeur : je vis avec un garçon qui est tourmenté ces temps-ci.

Les sujets sont nombreux et, partant, peu imputables à mon honorable personne ... je m'en suis déjà occupé par le passé en sorte qu'il me soit permis de passer la main de ce côté là [notre fin 2014 suffirait à en convaincre n'importe qui]. Non, je suis même ce qui le rassurerait le plus en ce moment, c'est te dire le niveau.

Constatant il y a quelques jours que nos emplois du temps laissent carrément trop peu de place à la moindre contrainte supplémentaire et donc totalement pas à un éventuel enfant, ma réflexion lancée à la cantonade un soir de discussion sur l'oreiller a eu plus d'impact que je ne l'avais envisagé. Dimanche, tandis que nous nous dirigions vers le Mont Valérien, il m'expliqua : "Oui de toute façon tu vas me quitter puisque tu ne veux pas avoir d'enfant avec moi ..." J'ai forcément fait le lien avec ma boutade d'avant mais je lui ai expliqué que cela n'avait rien à voir à telle enseigne que je n'avais pas envisagé la moindre seconde que notre éventuelle paternité puisse être une cause ou une conséquence. A la limite, envisager les choses ainsi revenait, comme il le dit lui-même par la suite, à considérer l'enfant comme un ciment.

Oui, Zolimari est mal dans ses baskets en ce moment ... La déprime post-vacances ? Probablement. La déprime de l'âge avançant ? Aussi. La déprime de la frustration au sujet de nombreux projets qui n'avancent pas ? Clairement. La déprime parce que la pierre angulaire de sa vie, le travail, est en train de céder ? Indubitablement.

Voilà ... j'ai actuellement chez moi un blessé de la guerre de quotidien qui, comme à chaque fois, en vient à s'interroger sur tout, sur lui, sur moi, sur nous, sur sa place et j'en passe et des meilleures. C'est heureux qu'il ne soit pas seul parce que je sais comment ces phases se terminent et à quel point elles le détruisent en lui faisant faire un peu tout et surtout n'importe quoi jusqu'à se recroqueviller sur lui-même pour ensuite se ré-ouvrir. On est tous un peu pareil mais c'est juste le curseur de l'excès qui varie. Lui est excessif ...

"Ce que je suis content d'être avec toi, j'adore ta vie et notre vie" me lance-t-il, comme ça en m'expliquant qu'il ne comprend pas que des gens puissent s'aimer immédiatement. Lorsque je lui rappelle que je fais partie de cette espèce insondable et que c'est ce qui s'est passé entre nous pour ce qui me concerne, il devient interdit, comme bloqué par l'incompréhensible tant les sentiments viennent avec le temps pour lui. Il faut l'apprivoiser et cela n'a pas été chose facile. On peut même dire que cela n'a été possible qu'au prix d'une détermination sans faille de ma part, avec opiniâtreté malgré les coups et les couleuvres.

Mais le résultat est là : tous les soirs, je m'endors contre un garçon dont je connais les failles mais surtout les richesses et les atouts nombreux. Tous les soirs, ses derniers mots sont pour moi quand il me dit "Je t'aime mon chéri", ce à quoi je réponds invariablement "Moi aussi". Parfois, il essaye de me dire qu'il m'aime plus que je ne l'aime [le pauvre naïf ...], d'autre fois il me chicane en ironisant sur notre différence d'âge qu'il lui plaît de maximiser comme pour exorciser son angoisse au sujet du sien. Dernièrement, le registre était plus inquiet sur la durée de notre histoire [problème que j'ai dépassé depuis longtemps], le fait qu'il soit ennuyant ou qu'il ne me rende pas heureux ... Ne serais-je finalement pas mieux avec quelqu'un d'autre ? Pourquoi lui ? Quand cessera donc ma cécité sur son charme et ses atouts notamment physiques ? Si tu savais tout ce que j'entends ...

Invariablement et avec le temps, j'ai appris à être rassurant et expliquer que s'il en arrive à imaginer des choses de cet ordre, c'est aussi parce qu'il m'a demandé de couper tous les filtres et de lui dire exactement ce que je pense. Cette franchise réciproque qui fait que nous n'avons aucun secret entre nous [la fin de l'année dernière a permis de mettre à plat ceux qui résistaient encore], c'est évidemment une force à double tranchant. Se dire tout, c'est se dire qu'on est heureux ou qu'il me désire plutôt comme ci ou comme ça [ce qui amène à faire des choses parfois innovantes pour ton serviteur] mais aussi que telle ou telle chose ne vont pas. Lui s'est toujours permis de me le dire et m'a reproché de ne pas le faire. Depuis plusieurs années, je me suis exécuté et forcément, il entend parfois des choses pas nécessairement plaisantes mais jamais blessantes.

En ce moment, il est en proie aux doutes, il est davantage câlin qu'il ne l'était, il est en demande de tout ce qu'il réservait par le passé ... Le signe est clair.

C'est le charme de la vie à deux. Être là pour le meilleur et pour le moins bon ... Être l'épaule sur laquelle on peut poser sa tête quand il le faut. Depuis le premier soir, il m'a dit que je le déstabilisais et que je l'appaisais. Parce qu'on ne s'en doute pas quand on le voit comme ça, mais Zolimari est certainement bien plus anxieux que moi qui est déjà un bon angoissé de compétition. L'avantage, c'est que nous ne plaçons pas nos tourments aux mêmes endroits et qu'il gère magnifiquement ce qui me dépassera toujours, et inversement.

Il est mon alpha, je suis son oméga.

Tto, tellement heureux

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Commentaires
E
Très zolie même.<br /> <br /> "Depuis le premier soir, il m'a dit que je le déstabilisais et que je l'apaisais." Cette clé... elle est à mon trousseau aussi :)
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C
Zoli déclaration.<br /> <br /> Mais donc pas de petit beta ? Dommage moi qui voulais être parrain :)
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