Comme un boomerang cartharsistique
Phèdre et les autres tragédies grecques sont des vérités universelles, dont on goûte l'amer sensation régulièrement. Tel fut mon cas hier et j'ai eu ce sentiment, à nouveau et maintes fois ressenti, de vivre quelque chose d'historique à mon humble mesure.
On va faire simple et bref : ça a claqué très fort, comme l'épilogue de nombreux mois d'usure et de frustration au cours desquels la désorientation se mêle à la fureur, les conneries prennent le pas sur la raison. Je ne suis qu'un homme ...
Polnareff chantait : "Je suis un homme, quoi de plus naturel en somme, au lit mon style correspond bien à mon état civil ... Je suis un homme, comme on en voit dans les muséums, un Jules, un vrai, un boute-en-train, toujours prêt, toujours gai." Oui ... hier, je me suis désolé de constater que les jugements incantatoires balancés à la figure des uns et des autres me sont revenus en boomerang avec toute la force décuplée dont j'avais fait preuve à l'expédition. C'est curieux que j'ai eu envie d'écouter "Comme un boomerang" de Daho et Dani samedi soir quand même ...
Je déteste me réveiller seul, et dimanche matin mon appréhension n'a pu que se renforcer tant j'ai eu peur. La scène de ménage est un doux euphémisme, un cataclysme serait plus approprié avec cris, pleurs, casse et j'en passe. Je n'irai pas plus loin mais c'est troublant que la chanson de Dani et Daho me soit à ce point rentré dans la tête avant, pendant et après.
Le propre de ces moments est de servir de catharsis, en sortant tout, en purgeant les douleurs enfouies mais pas totalement, en jetant avec violence les rancoeurs, en hurlant des paroles qui pulvérisent les limites et les pensées ... faut que ça passe, que ce soit dit, que l'ivresse de la colère cède ensuite la place à la prise de conscience, à la mesure réelle à donner aux faits et gestes, à relativiser certains écrits, à ne considérer un jeu de cons que pour ce qu'il est en n'oubliant pas l'essentiel et le principal construit patiemment depuis tant d'années.
La prise de conscience est totale et complète. Il est désormais tant de digérer, dans les bras l'un de l'autre avec la promesse que cette usure n'était qu'une alerte qui nous a rappelé à l'essentiel : l'amour qui nous unit aujourd'hui, bien plus qu'hier et bien moins que demain. La vie à deux est ainsi faite que l'on s'égare parfois mais tant que les fondamentaux ne sont pas atteints, tout est intact.
Tto, himself et amoureux