Nelson Mande(pu)la

Parce qu'il est toujours et indispensable de coller à son époque, il est parfois nécessaire de bouleverser l'ordre des choses établies .... on appelle ça "se plier auxc impératifs de l'actualité". Aujourd'hui [et si tu me lis sur des flux RSS, tu l'auras avant que je n'aie pu la bloquer], j'avais prévu de te publier la lettre au Père Noel. On le fera dimanche puisque, et c'est presque normal, la disparition de Nelson Mandela impose d'y revenir un peu ... à chaud sans avoir préparé grand chose.

Hier soir donc, mon téléphone a vibré dans tous les sens, comme quand il se passe quelque chose d'important. Un attentat ? Un séisme ? Un événement géopolitique majeur ?
Non, rien de tout ça encore que les métaphores se succédant depuis hier, on pourrait voir dans cette disparition attendue une page qui se tourne et un symbole planétaire.

Les épithètes ne sont pas abusifs s'agissant de Nelson Mandela dont tu liras le parcours hors norme toute la journée et pendant quelques jours encore. On a tout dit, tout raconté sur le destin de cet homme emprisonné parce qu'il était lui dans un pays ne le supportant pas, tout montré de sa sortie de prison, tout expliqué de sa présidence en trait d'union national d'un pays fracturé par la haine raciale.

Sa sortie ... c'est ce dont je me souviens. C'était un dimanche après-midi de 1990. J'étais à table et, en famille, nous regardions la télévision quand nous sommes tombés sur LA CINQ qui interrompit ses programmes [comme elle le faisait régulièrement à l'époque, à la manière des chaînes info d'aujourd'hui] pour une édition spéciale : Mandela allait enfin sortir de prison. Un plan fixe sur une allée sablonneuse, des commentaires pour meubler mais aussi et surtout des reportages pour faire patienter. Et c'est avec ces reportages que toute l'histoire de l'homme a été retracée, toute l'histoire de Nelson est repassée. Et puis, je me souviens de la démarche assurée de cette homme déjà vieux, abîmé par les geôles dans un costume gris mais affichant un sourire éclatant.

Madiba comme on l'appelle en Afrique du Sud était le symbole de la tolérance, de la nation arc-en-ciel ... J'ai toujours coutume de dire que c'est au soir de sa vie que l'on peut dresser le plus fidèle des bilans de son passage ici bas. Celui de Nelson Mandela est imposant.

Je ne veux pas retenir autre chose que la bonté de cet homme et son sourire. Ce sourire si franc, si insupportable pour ceux qu'il combattait, voila l'image que je te propose aujourd'hui pour saluer son départ.

Tto, triste