N'oublie jamais que je t'aime
On dit parfois qu'il ne faut pas grand chose pour être heureux ... et l'inverse est également vrai. Le bonheur est atteignable assez facilement tout comme la discorde peut résulter d'un tout petit malentendu minuscule et tellement insignifiant qu'il en devient monstrueusement himalayen au point d'apparaitre parfois infranchissable.
C'est parfois devant ce monstre que je me heurte, que je me fracasse, que je me disloque ... que je craque.
Un petit rien qui fait tout, un petit rien qui m'anéantit [le rien et le néant étant si proches]. En rentrant dimanche soir dernier de Londres, Zolimari et moi ne nous sommes pas compris ... et comme deux grands bêtas, on a laissé une mayonnaise vénéneuse prendre corps. S'en est suivie une atmosphère difficile jusqu'à ce que je fasse le premier pas vers lui et qu'il m'assassine en décochant avec aplomb un réquisitoire tenant en si peu de mots qu'il fut blessant tant ma vision des choses était inverse.
Nos personnalités sont différentes [fort heureusement] et il arrive parfois que nos caractères s'entrechoquent telles deux plaques dont la tectonique ne garantit aucune stabilité en l'instant. Le couple sans orages ni discussions n'est qu'un leurre, une illusion factice. Bien que je déteste ces moments, ils sont utiles et nécessaires pour autant que cela soit constructif. Et ce soir là, ce le fut puisque j'ai échoué dans ses bras, il a mis à terre ses armes, a verbalisé ce qu'il pensait, il a écouté, tiré le constat que nous avions été bien bêtes de nous braquer l'un l'autre de la sorte sans vraiment avoir l'intelligence de revenir l'un vers l'autre, peut-être par fatigue.
Puisqu'il me le demandait [moi qui extériorise finalement peu voire pas assez de peur des conséquences que cela provoque], je lui ai fait part de mon ressenti sur certaines façons un peu rugueuses avec lesquelles il agissait, y compris à mon endroit sans forcément en avoir conscience. Je lui ai expliqué que vivre avec quelqu'un c'est aussi l'envisager en le considérant donc ... en se mettant un peu à sa place [ce que je fais trop parait-il]. Tout ceci a débouché vers le besoin de soutien et de "rassurance" dont je suis glouton en ce moment comme pour conjurer un creux de vague dont je peine à envisager la fin. Surtout, Zolimari, en me caressant les cheveux et me berçant presque, m'a dit une chose importante ... celle que j'oublie trop souvent selon lui ... celle qui devrait conjurer les démons stériles et obsédants qui me fondent dessus à la première occasion : "n'oublie jamais que je t'aime".
Tout est dit, plus aucun argument ne résiste. Il a ajouté que non, je ne suis pas celui qui est passé au bon moment, par hasard. Je suis celui qu'il attendait.
J'avais, je le pense, besoin de l'entendre.
Tto, qui n'oublie pas
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