Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
une vie de tto
26 juin 2012

Métamorphose, mais mets la bien

Jeudi soir dernier, j'ai retrouvé Michel Drucker dans un Starbucks ...
Ne vas pas croire qu'il s'agit d'un #jeudiconfession du tonnerre qui va bouleverser la une de Voici et Paris-Match réunis ... tu sais bien que Michel Drucker est une ancienne collègue [devenue meilleure amie ... comme quoi je ne déteste pas tous ceux avec lesquels il m'arrive de travailler].

Or donc, muni de mon Frapuccino caramel sans café [je t'ai déjà dit que je n'aimais pas le café hein ?], Michel Drucker m'a parlé. Elle avait envie de partager avec moi, son confident, sa Mireille Dumas qui joue moins de la sulfateuse que son psy qui me semble être un warrior à ma mesure, bref ... elle voulait me raconter ses dernières expériences puisqu'elle s'est mise à essayer un atelier écriture.

Ok ok ... arrête tout de suite : je lui ai fait toutes les blagues pourraves du genre "il était temps", "ah bon, c'est en 26 séances et après vous faites de smots avec ?", "wahoo, on va pouvoir communiquer alors ?" et autres atrocités du genre dont je suis si coutumier [mais c'est pour ça que tu veux que je sois dans ta vie lecteur ... tu me kiffes !!!]. Ainsi donc, elle m'a expliqué les exercices intéressants qu'ils [elle et son groupe de 3 personnes] ont fait toute la journée du samedi précédent. J'avoue que c'est intéressant et ravissant même de se dire que des gens ont besoin d'écrire et qu'ils comprennent que cela est parfois une catharsis, une fenêtre ouverte sur eux-même qui fait qu'on se dévoile davantage qu'on ne l'imagine. Tout ce qui fait que je continue à t'écrire ici et que je te confirme que tu auras droit à une huitième saison d'UNE VIE DE TTO [habile façon de te faire l'annonce entre nous].

En m'expliquant cette expérience, un truc a tiqué chez moi ... mais comme d'habitude, j'ai gardé cela dans un coin de ma tête. Michel Drucker m'a expliqué que son groupe comptait un mec abîmé de la vie d'une quarantaine d'année, une consultante azimutée caricature d'une Bridget Jones citadine de base et une militante gauchisante et révoltée par la société qui devait être lesbienne. Hum ... On discute donc de tout ça, elle me dit que je dois connaître ça sur le bout des doigts et je lui explique ma vision des choses ... et puis, Michel Drucker me dit qu'elle en a parlé à son psy qui lui a sorti une énormité pour la faire réagir [ce qui n'est pas dur]. Et c'est à partir de cette énormité qu'elle en est venu à ce dont elle voulait discuter avec moi ... la sexualité !

Parce qu'en fait, le sujet est bien celui-là. Outre le fait que je lui ai encore glissé qu'elle était un Everest d'impatience [et je sais de quoi je parle, je vis avec un autre], le but de cette rencontre était bien d'attaquer de front le sujet qu'elle évite depuis neuf ans avec moi nonobstant les régulières tentatives dont je suis l'auteur [facile quand il n'y a pas d'enjeu et qu'on sait, comme moi, comment ça marche une fille]. Et je dois dire que c'était très sympa ! Très agréable d'en parler comme ça, de lui dire que je trouvais que décidément la référence à l'identité sexuelle revenaient très très souvent dans son discours, directement ou par incidentes. "Tu crois que je suis lesbienne ?" m'a-t-elle demandé ... forcément.
C'est alors que je me suis souvenu de la façon dont j'avais abordé la question avec un jeune homme musulman pratiquant qui n'arrivait pas à se sortir de cette question. Je lui ai dit déjà que rien n'était grave et qu'au mieux, c'était du bonheur a fortiori dans notre société d'aujourd'hui où la chose est plus qu'admise [on va bientôt autoriser tout le monde à se marier, quand même]. Ensuite, je lui ai posé la seule question qui vaille pour répondre à sa question : t'es-tu déjà posé vraiment la question ?
Elle m'a répondu que oui mais qu'elle se demandait parce que comme elle ne trouve pas de mecs, c'est peut-être ça. C'est alors que je l'ai tancée en lui expliquant que cela voulait donc dire qu'elle ne s'était jamais posé la question et qu'elle ne pouvait se déterminer ainsi : on n'est pas gay parce qu'on n'arrive pas à conclure avec une fille, et inversement. Ce n'est pas un choix résiduel mais bien un choix qui procède du désir et finalement, la question à se poser est bien de savoir que l'on ressent devant le corps d'un homme et le corps d'une femme. Et c'est en fonction de l'intérêt suscité, de la projection de fantasmes associée et du désir sexuel que l'on a la réponse ... sachant que le partage est possible puisqu'on peut aimer les deux.

J'ai ainsi retrouvé Michel Drucker avec ses certitudes par terre, toute paumée à l'idée de devoir refaire un travail qu'elle pensait avoir achevé alors qu'elle ne l'avait accompli que superficiellement comme une fuite de mon point de vue. C'est tellement plus pratique ... En la raccompagnant, en plein gare Saint Lazare, elle m'a dit que ça lui faisait bizarre de parler de ça devant tout le monde, ce à quoi je lui ai fait remarquer que rien n'est plus anonyme qu'une gare parisienne à 19h45. En la quittant, je lui ai conseillé de s'interroger sur ses fantasmes et le plaisir. "Mets toi devant ton miroir et regarde toi dans les yeux en te demandant ce qui te fait prendre ton pied et puis, puisque tu veux écrire, écris donc ce dont tu as envie, sans retenue, ce qui te plaît, ce qui si tu étais un mec te ferait bander. Ne raye rien et relis-le après : je pense que tu auras des surprises".
En rentrant, j'ai ressenti ce que j'ai ressenti à propos de plein de gens qui se sont ainsi ouverts sur le sujet avec moi : je sais que Michel Drucker a enclenché la mécanique qui va la mener vers l'accomplissement et elle va se métamorphoser. C'est certain ... ce d'autant que j'ai entendu le bruit de la page de son livre commencer à se tourner. Et je ne me trompe jamais ...

Tto, qui est un peu comme Lorie : ton meilleur ami

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Il n'est jamais trop tard pour vivre...
Répondre
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité