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une vie de tto
9 septembre 2010

J'avais envie et le début d'une bafouille ... ce qui, manifestement, ne suffit pas

lettreLundi matin, en consultant les 4.439 mails reçus durant le wikende au nombre desquels j'ai encore compté des déclarations fulgurantes, des jugements à l'emporte-pièce, des petits mots qui font plaisir, des pubs pour du Viagra dont je ne saurais que faire, des incitations à partir en voyage, une photo pour le concours des 4 SAISONS [J -3, entre-nous], la promesse d'une Rolex gagnée puisque c'est moi [donc j'ai toutes les chances de ne pas avoir raté ma vie] ... mon regard s'est arrêté sur l'onglet "Brouillons" ...

Ça faisait un bail que je n'avais pas regardé ce qui traîne dans cet onglet ... En fait, on y trouve pas grand chose, seulement des débuts de mails que j'ai pris la peine d'enregistrer pour les envoyer lorsque je m'en sentirais capable, lorsque ce sera le moment, lorsque le timing sera opportun.

Dans ces "brouillons", j'ai retrouvé deux projets de mails dont un presque finalisé ... Des débuts de tentative de quelque chose ...

En relisant ce que j'avais écrit [curieusement et exceptionnellement assez bref, concis et ramassé ... un style pratiquement convenable mais bon pas de ZEUGMES non plus, n'exagérons rien], beaucoup de choses sont remontées et avec elles l'aigreur de ce silence qui m'est imposé. Il s'agit de deux messages à deux anciens lecteurs dont j'ai été très proche [trop, probablement]. Naguère, nous avons beaucoup partagé, j'ai souvent été là pour eux prodiguant comme d'habitude de bons conseils et nos discussions msnesques resteront comme un joli souvenir.

"Plus d'un an que nous ne nous sommes pas parlés et je pense souvent à toi lorsqu'il m'arrive de ne pas passer trop loin de chez toi. C'est dommage que tu aies brutalement considéré qu'il devait en être ainsi, sans explication. Cela te ressemble. Quel gâchis ! A la réflexion, tu as peut-être raison mais nos échanges me manquent même si, comme personne n'est irremplaçable, je me débrouille très bien tout seul. Je veux espérer qu'il en est de même pour toi, mais je n'en saurai jamais rien."

Ce mail ne partira jamais et le publier aujourd'hui n'est pas une pirouette. Je suis amèrement déçu parce que j'avais envisagé que les liens noués étaient plus fort que ça. Plus qu'envisagé, je l'avais espéré ... en vain à l'évidence. Ce lecteur [par ailleurs blogueur à la plume magnifique] doit donc poursuivre sa route tentant d'échapper aux spectres qui le hantent, conjuguant difficilement les excès avec une introspection spectaculaire mais ce n'est plus mon problème puisqu'il a fait un choix, celui que nous ne nous parlions plus. On ne réfléchit jamais convenablement lorsqu'on laisse une queue orienter le débat et qu'on ne l'assume pas.

Le second lecteur à qui j'ai commencé à écrire m'était également très proche et nous avons partagés nombre de ses mésaventures sentimentales avant qu'il n'assiste, furtivement, à l'une de mes déconvenues. Un rendez-vous manqué pour cause de boulot rendant impossible a été considéré comme "une colère saine" devant sonner le glas d'une amitié que j'avais cru plus solide. A l'inverse du premier, j'ai envoyé quelques relances, copieusement ignorées. Qu'importe et ... tant mieux. Mon dernier mail commençait ainsi : "Tout ça pour ça, c'est dommage et je pensais que tu comprendrais. J'ambitionnais plus de maturité. J'étais dans l'erreur et tant mieux si cela correspond à ce qui te convient. Il est inutile de maintenir, de façon artificieuse, quelque chose qui n'a plus, réciproquement, le même sens."

Je n'enverrai jamais ces deux messages, je ne les terminerai jamais. J'en ai même effacé un [l'autre étant dans un couloir de la mort dont l'issue est incertaine].
Je sais, je pourrais faire preuve d'intelligence et jouer le Monsieur Bons-Offices pour raccommoder.
Ce serait mal me connaître. Je donne beaucoup jusqu'à un certain point et, surtout, je refuse de céder à la vanité consistant à penser que je doive être plus intelligent [d'autant qu'en l'occurrence, une telle supériorité est loin d'être évidente]. Je suis certainement trop déçu, trop amer, trop las. Au delà d'un certain point, je ne donne plus, plus jamais.

A l'instar de Barzotti, je ne leur écrirai donc plus. Non pas que je n'en ai plus besoin [puisque je n'ai jamais été demandeur ab-initio], surtout parce que cela n'a plus de sens.
Ils rejoignent donc le cimetière de ceux qui sont passés dans ma vie, laissant derrière eux une empreinte indélébile mais dont l'éclat ternit chaque jour davantage. Ils ne seront pas seuls dans cette nécropole aux souvenirs, et ils y croiseront des hommes et des femmes de valeur aux qualités multiples. Voila mon ultime cadeau en leur direction, comme une maigre consolation mais c'est ainsi que va la vie.
Je n'exsclus pas que l'on puisse revienir de cet endroit reculé, pour autant qu'on le veuille et que l'on m'en convainque. Mais ça, ce n'est plus mon affaire.

Tto, entier

mot_du_1

ZEUGME : A.  Acception grammaticale - Construction qui consiste à sous-entendre dans un énoncé un élément (monème ou syntagme) exprimé dans un énoncé voisin. Par exemple : "L'Océan était vide et la plage déserte." (MUSSET)
B.  Acception rhétorique - Procédé stylistique consistant à rattacher syntaxiquement à un mot polysémique deux compléments (ou plus) qui ne se construisent pas de la même façon ou qui ne correspondent pas au même emploi de ce mot. Le zeugme coordonnant des éléments qui ne se construisent pas syntaxiquement de la même façon est considéré comme une faute par les grammairiens. Par exemple : "Après avoir sauté sa belle-sœur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane" (DESPROGES) / "On devrait faire l'amour et la poussière." (ZAZIE) / "Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours." (APOLLINAIRE)
[Le fin lecteur que tu es aura noté qu'un zeugme est contenu dans le titre du billet du jour ...]

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Commentaires
M
C'est drôle, je pense connaître....
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N
Merci pour le subjonctif présent et la locution latine qui émaillent ton article!<br /> <br /> 3 semaines sans te lire... ce fut un déchirement!<br /> <br /> Et si, outre la méga carotte de Christophe tu nous plaçais un subjonctif plus-que-parfait la prochaine fois?
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J
comme d'habitude: bien exprimé le cheminement de la "cassure", et si ça n'est pas en l'état faisable...même avec l'intelligeance d'essayer,on peut difficilement réparer, revenir oui! mais plus jamais retrouver la même relation<br /> ça fait grandir oui!
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D
j'aime beaucoup ton zeugme...
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L
Hello Tto<br /> <br /> N'ais pas de regrets, ainsi va la vie avec son lot de petits bonheurs et de grosses déceptions. Tout ce mix nous aide à grandir aussi. <br /> <br /> Bonne journée Tto<br /> Bizzzz
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