L'avantage avec les nanazes, c'est que cela réfléchit après ...
Ayant fini de déjeuner, je me lance dans la vaisselle ... il est bien évident que compte tenu du fait que j'avais fait les pâtes à la tomate avec une foultitude d'ingrédients ... y en avait de la vaisselle. En plus, cette grosse flémarde de Gi m'avait subtilement lancé le défi de les faire ces pâtes. Bref, 35 casseroles, 254 couteaux, 15 planches à découper, etc ...
Pas si feignante que ça, Gi débarrasse la table et revient entasser les trucs et les choses sur la table de la cuisine (euh oui, on déjeunait dehors). Le dos tourné, j'astique, je nettoie, je lave ! Et là d'un coup, je suis victime d'une attaque perfide de pâtes à la tomate dont certains éléments se trouvant encore dans une assiette se trouvent projetés sur ma douce épaule bronzée.
J'entends alors le rire de sorcière de Gi, décomposée d'hilarité, presque heureuse d'avoir réussi à me bombarder sournoisement ... Ah oui, elle est radieuse ... elle croit enfin effacer les deux précédentes cuisantes défaites de bataille de cuisine auxquelles elle eut à faire face. Je me souviens encore de Gi dans sa cuisine parisienne toute barbouillée d'aliments alors qu'elle pensait pouvoir se venger de la première bataille où elle avait succombé avec plein de crème fraîche aromatisée dans les cheveux ... Oui, vous pouvez adopter cet oeil humide plein de compassion pour cette pauvre fille qui n'a donc toujours pas compris que dans une cuisine, ma suprématie est totale.
Comme à chaque fois que l'on veut chahuter avec moi (que ce soit avec de la nourriture, de l'eau ou autre), je réfléchis très très vite et la riposte est presque toujours immédiate.
J'entends donc les paroles vengeresses de Gi m'expliquant que je l'avais bien mérité et "Ha ha ha ha ha ... bien fait pour toi !" et j'avise dans le même moment (sans la regarder d'ailleurs) la casserole où restent encore quelques pâtes. Ces pauvres petites pâtes m'implorent : elles ne veulent plus qu'une seule chose, faire un vol plané sur la tronche de Gi pour venger leurs copines qui sont encore sur mon épaule.
Je saisis le manche de la casserole de la main droite. Je prends également la cuiller de bois ayant servi à remuer lesdites pâtes et je me retourne.
Gi s'arrête d'un coup de rigoler comme une baleine, comprend à la vitesse de la lumière quel funeste destin l'attend dans les secondes à venir ... mais trop tard. La cuiller pleine de pâtes à la tomate s'écrase sur son cou, glisse même jusque sur le maillot de bain. Et là, d'un coup, les rires ont cédé la place à des cris :
"Oh noooooon, t'es trop con. Mais c'est pas vrai ... Oh la la, on peut pas rigoler avec toi, oh j'en ai partout ... Noooooon ..."
Elle n'a pas le temps de finir cette phrase extrêmement intéressante à la syntaxe presque irréprochable parce que ... la cuiller est déjà de retour ! Un passage dans les cheveux, un tartinage de la face Est de Gi, un barbouillage du maillot. La totale !!!
Gi ayant compris qu'il ne servait à rien d'insister se résigne à se rendre dans la salle de bain, pleine de pâtes dégoulinante. elle vocifère quelques insultes savoureuses car elles parachèvent ma nouvelle victoire. J'évacue les pâtes se trouvant encore sur mon épaule, je fais gaffe de ne pas glisser sur les pâtes qui jonchent le sol et je me remets à la vaisselle. Quelques secondes plus tard ... nouveau splach !!! Gi is back et elle me renvoie ses pâtes. Oui, mais voila, la casserole était encore proche (deux précautions valent toujours mieux qu'une) et donc je me relance dans la bataille qui décidément devient homérique.
Sentant le cataclysme arriver, Gi tente de s'échapper pour se barricader dans la salle de bains. Oui, mais je cours plus vite et je prends ce qui reste de pâtes dans la casserole à pleines mains et je les écrase sur son épaule (donc sur sa bretelle de maillot de bain) et tout et tout ...
La reddition est prononcée. Gi vient de perdre encore une fois une bataille de cuisine. Elle gueule comme un putois plein de pâtes à la tomate, me promet une hypothétique vengeance (un jour peut-être), je prends quelques photos de son désensevelissage (que je publierai si elle en est d'accord naturellement ... ) D'ailleurs, par commentaire, rien ne vous interdit de lui dire que vous voulez voir ces photos ne serait ce que pour vous rendre compte de la couleur de son maillot de bain ... un grand moment, je vous assure : quel courage que fut le mien pour affronter CA pendant une semaine et aller à la piscine accompagné de ce truc vaguement psychédélique, totalement immonde, très rideau de douche dans les années 70, enfin bref, même une famille roumaine n'en voudrait pas pour nappe sur une table dans une ferme désaffectée de Transylvanie. Demandez-lui ...
Gi m'expliquera plus tard qu'elle avait retenu une bonne leçon : la prochaine fois, elle regardera bien ce que j'ai par devers moi pour anticiper la riposte ... Elle n'a compris qu'après qu'il y avait encore des pâtes dans la casserole !
Trop forte la Gi, ... trop forte
Tto, kitchen winner
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